C'était donc ça... écrire un poème. En fait le hurler en silence pour le sortir de moi. Un poème ça s'éveille un matin en murmurant, juste derrière la tête à droite. Et ça se promène, cherchant l'endroit au fond de mon crâne où je suis certaine de l'entendre. La plupart du temps je fais la sourde oreille et je me dis au fil des jours... je sens qu'il y en a un, juste ici. Et je pointe du doigt l'endroit où il se tient à l'intérieur de ma tête. Oui je me parle toute seule des fois. C'est ça que ça fait un poème. Ça crée un monologue. Je me parle à moi-même, à propos du poème. Je ne sais toujours pas de quoi ça parle. C'est seulement une présence que je peux situer. Comme s'il existait une carte du subconscient et que je pouvais en faire le tracé du bout des doigts.
Il y avait donc un poème présent et qui avait élu domicile juste derrière mon oreille droite. J'ai fini par l'écrire, en anglais. Ça aussi c'est étrange. Je ne sais pas encore ce qui fait que des choses s'écrivent en français et d'autres en anglais.
Mes textes en français explorent le monde des émotions, des motivations et des intentions humaines. Alors que ce que j'écris en anglais est noir, érotique et touche parfois l'horreur et le fantastique.
J'ai déjà émis l'hypothèse que mon censeur interne parlait français et donc qu'il pouvait contrecarrer tout élan déplacé du langage. Alors qu'en anglais ça pouvait être cru, sanglant et dépravé sans que ça heurte ma sensibilité. Je trouve ça un peu simplet comme analyse, mais pour l'instant je suis bien heureuse de savoir que je peux écrire sur n'importe quoi, sans que la langue ne soit un obstacle.
Pour ceux qui éventuellement voudrait lire mes contes érotiques, j'espère que vous parlez anglais.
Ainsi donc ce fameux poème après avoir été écrit, trituré, lu et relu, viré de tout bord tout côté a été envoyé à une revue web trimestrielle. Je commence à me lancer dans le monde des soumissions de poèmes et de nouvelles.
Pourquoi? Pour jouer. Pour avoir du feedback. Pour sortir mon écrivaine du garde-robe. Le livre n'avance pas aussi vite que je le voudrais...
Je suis sur une bonne lancée. Il y a souvent, très souvent ces temps-ci des mots en résidence dans ce petit coin de mon crâne. Ça se ballade dans différents coins, ramassant de l'information dans les multiples sphères de ma psyché, mais ils reviennent toujours, gorgés d'oxygène et prêt pour un long siège. Les mots sont patients et ont beaucoup de compassion. Ils attendent que je me rende jusqu'à eux, que je me fraie un chemin dans le dédale des images qui surgissent nuit et jour.
Il est donc écrit, ce poème, et il respire sa vie propre dans la bouche et les oreilles des autres.
Encore s'il-vous-plaît! Oui juste ici regardez...
Pensées, reflets d'âmes emprisonnées entre l'ici et l'au-delà, murmures captés dans les égrégores anciens et nouveaux. Mots. Je marche sur le mince fil entre l'ombre et la lumière. Lumière éblouissante dans vos ténèbres. Ombre dans le jour éclatant. Je suis celle qui écoute les murmures du vent et les voix qui hurlent dans la tempête. Celle, qui des larmes, fabrique des colliers de mots et les raconte. Je suis celle qui apprend et s'inspire des êtres dont elle croise la route.
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