Je suis nerveuse. J'appréhende le futur comme quelque chse d'inéluctable. Sans qu'il me soit possible de changer quoique ce soit.
Je suis nerveuse. Complètement frigorifiée à l'intérieure. J'ai peur. Peur de dire, de partager ma honte. Je ne suis pas capable.
Moi la grande, la forte, l'invincible. Je n'y arrive pas. Je n'y arriverai jamais. Et demain tout le monde le saura.
Je ne suis pas en sécurité. Je n'ai pas réussi. Je ne suis pas capable toute seule.
Je ne mettrai pas un pied en avant. Je n'avancerai pas si ça veut dire mettre de côté mon égo. Je mourrai en ayant raison et en crachant à la face de tout ceux qui un jour ont cru m'aimer.
M'aimer pourquoi? Parce que je comprends vos instants de vulnérabilité? Parce que je vous écoute, je relativise, je vous offre des mots apaisants?
Et si un jour vous avez cru voir une étincelle de vulnérabilité ou de faiblesse et que d'un geste maladroit vous avez tenté de me dire, que moi aussi j'ai le droit de respirer, de souffler, de me faire aider... Vous rappelez-vous le souffle glacial qui vous a emporté loin de moi?
Je vous déteste de me miroiter mes faiblesses.
Je le sais que je suis faible. Tellement faible que depuis toutes ces années je n'ai pas avancé. je n'ai pas évolué. Qu'est-ce que de belles paroles lu dans un livre que l'on répète, prêche, anône à tout vent, alors qu'a l'intérieur je reste terrorisée, apeurée et faible.
Je n'ai pas réussi. J'ai échoué.
Et n'essayez pas de me faire du bien en me disant de regarder tout ce que j'ai accompli. J'ai accompli des choses qui étaient importantes pour VOUS. Pour que vous m'aimiez. C'est tout. Vous m'aimez et moi je continue de vous repousser. De vous tenir à distance pour ne pas vous laissez voir la peur d'accomplir ce qui est important pour MOI.
Je ne comprends pas comment vivre dans ce monde. Comment faire pour me laisser approcher pour vrai. J'ai observé, j'ai imité, mais la peur n'est jamais partie.
J'ai échoué à aimer les gens. J'ai peur de vous.
Et la peur est en train de gagner.
Pensées, reflets d'âmes emprisonnées entre l'ici et l'au-delà, murmures captés dans les égrégores anciens et nouveaux. Mots. Je marche sur le mince fil entre l'ombre et la lumière. Lumière éblouissante dans vos ténèbres. Ombre dans le jour éclatant. Je suis celle qui écoute les murmures du vent et les voix qui hurlent dans la tempête. Celle, qui des larmes, fabrique des colliers de mots et les raconte. Je suis celle qui apprend et s'inspire des êtres dont elle croise la route.
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