lundi 3 mars 2014

Nuit blanche - le retour

Je suis donc allée faire un tour dans les rues de la ville pour la fameuse nuit blanche.

22h45 - Ma tournée a débuté au Théâtre de Quartier - Espace La Risée, qui est à quelques minutes de marche du métro Jean-Talon, très loin de l'effervescent Quartier des spectacles. J'allais y retrouver une bande de folles. Des femmes humoristes, qui à chaque premier lundi du mois, montent un cabaret-laboratoire "Les Femmelettes". J'étais allée les voir au début février et j'avais bien ri. Je suis donc arrivée avec quelques minutes d'avance et les humoristes/comédiennes se baladaient, détendues (en robe de chambre et pyjama), dans la salle et sur la scène; difficile de croire qu'un spectacle allait débuter. Et le spectacle a débuté. En fait, j'aurais qualifié l'expérience de rallye d'humour. Pour le temps où je suis restée, il y a eu de l'improvisation musicale, avec le concours de deux courageux spectateurs. Absolument tordant. Je pense que je vais reprendre le concept dans certains de mes ateliers. Il y a eu aussi des sketchs et des monologues et des jeux d'improvisation.  Une heure de plaisir!

00h45 - Je me suis sauvée en vitesse pour me rendre à la Maison des écrivains, juste en face du Carré St-Louis. J'y allais par curiosité, pour voir de quelle façon la petite bête (lire l'écrivain) se comporte en société. Et aussi pour voir si j'aurais une envie soudaine de me mêler un peu plus au genre humain avec qui je partage l'affinité de l'écriture.
Lorsque je suis arrivée, il y avait une "mère indigne" qui faisait la lecture. Je ne me suis pas beaucoup intéressée à ces chroniques de blogue qui, semble-t-il, ont fait fureur. Mes enfants sont trop vieux maintenant pour que je me sente interpellée, mais il parait que c'est chouette. Je m'installe donc avec mon thé oolong et j'écoute ce qui se trouve être "une pétition contre le 69" (oui la position sexuelle). Rigolo!
Ensuite arrive "l'écrivain". Le regard fuyant, un peu gêné, il nous explique, sans nous regarder, de quoi traite son roman et commence à nous en lire un extrait. Atroce! Il nous défile une des scènes de cul les plus barbantes qu'il m'ait été donné de lire ou d'entendre, et lu d'un ton monocorde, sans point ni virgule, ni même un soupir... J'ai effacé son nom de ma mémoire.
Et finalement, un autre écrivain arrive, le regard posé, le ton avenant, il explique rapidement ce qu'il veut nous partager. Un truc sur la maternité et la paternité. Il commence à lire d'une voix si douce que personne n'entend rien, ou presque, comme s'il ne lisait que pour lui-même. Derrière nous, des gens entrent et sortent, discutent à voix basse. Un "écouteur" demande : "Pourriez-vous lire plus fort je vous prie?" "Rapprochez-vous!" se fait-il vertement répondre. Et l'auteur de poursuivre, avec sa voix toujours aussi basse. C'était bien comme lecture, un texte émouvant à plusieurs endroits. J'ai quitté juste après, pendant que l'auteur et l'écouteur (qui avait fait une autre remarque) se chamaillaient. Je pense que dans le genre caractériel, je suis moins pire que je pensais. Je ne crois pas que je fréquenterai les salons de lecture avec assiduité...

1h40 - J'ai fui en toute hâte pour voir la série de films de Fantasia au Théâtre Maisonneuve. Et vlan! Le bain de foule! Je me suis faufilée entre les files pour la glissade extérieur et le film On the clock. Je me trouve un place au parterre et je savoure. J'aime les films glauques, gores et tordus. Et c'est vers cette heure-là que les gamins commencent à rappliquer. Mon fils est le premier à me trouver. Suivit par ses sœurs et une cousine qui est venue les rejoindre à un certain moment. "Vous êtes comme ça vous autres!" me disait un ami. On se retrouve toujours, comme une bande de chats errants qui la nuit, explorent seuls les environs, mais se regroupent alors que le jour pointe. Ça m'a mit de bonne humeur, cette activité.

3h56- Je cours à perdre haleine dans les escaliers infinis du métro Frontenac, pour pouvoir attraper le dernier bus de nuit qui me descend juste au coin de ma rue.

Avec respect!
ML


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