Il n'est pas possible de renaître, malgré l'impression partagée qu'après un long moment de noirceur on se redécouvre. On renait. La lumière revient. Chaque moment de ma vie est un refus extrême de ce premier moment, trop froid, trop lumineux. Je garde cette impression profonde de tristesse et de détresse qui a habité mon voyage utérin. Aucun chaleur, la noirceur, le vide, la solitude. Le premier jour de ma vie n'a été qu'une chronique de plus sur l'abandon.
Je serais mal avisée de regretter quoique ce soit de ma vie. D'innombrables témoins me répètent jour après jour combien j'ai accompli de choses malgré le chaos de mon enfance.
Mais personne ne tient compte du mauvais timing qui est comme un refrain, avec une mélodie lancinante qui se colle aux pensées et les sclérosent de l'intérieur. Je suis un mauvais timing depuis mon premier jour. Une erreur de jugement. Un problème à résoudre. Un cas à gérer.
Je serais mal avisée aussi de renier le fait que plusieurs personnes semblent avoir de l'affection pour moi. Merci. Mais je ne sais pas quoi faire avec ça. Quand on à l'impression d'être une erreur, l'amour vient comme du papier sablé caresser une peau déjà meurtrie.
Je n'en ai rien à foutre de personne. Voilà c'est dit. Je n'ai plus d'énergie. Plus d'amour. Plus de lumière.
Pensées, reflets d'âmes emprisonnées entre l'ici et l'au-delà, murmures captés dans les égrégores anciens et nouveaux. Mots. Je marche sur le mince fil entre l'ombre et la lumière. Lumière éblouissante dans vos ténèbres. Ombre dans le jour éclatant. Je suis celle qui écoute les murmures du vent et les voix qui hurlent dans la tempête. Celle, qui des larmes, fabrique des colliers de mots et les raconte. Je suis celle qui apprend et s'inspire des êtres dont elle croise la route.
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