Ça a commencé ce matin, dès le réveil, comme un feu qui viendrait de l'intérieur. Je ne me sentais pas mal. Juste la peau très chaude... encore ce fameux coup de soleil que j'ai supposé. Tout ce que je faisais prenait du temps. M'habiller, manger, marcher. Trop de temps. J'avais hâte d'aller m'asseoir pour écrire. Tellement hâte que j'en étais fiévreuse.
J'ai hâte de finir. Durant la nuit, j'ai eu une autre idée. C'est drôle parce que je me disais hier qu'après avoir terminé ce livre-ci, je ne sais pas si je trouverai d'autres idées de livre ou de personnages. Parce qu'il me semble que j'essore la moindre cellule de créativité dans celui-ci. Je me sens vide à la fin de chaque journée. Et quand je m'installe le matin, j'ai un court passage à vide où je dois m'abandonner pour que la magie opère. Mais il n'y a pas de truc pour s'abandonner plus facilement. Il faut juste décrocher et ne pas avoir d'attentes... et ce n'est pas encore clair pour moi ce qui fait que je décroche.
Mais ce matin, c'était la fièvre dans tous les sens. J'ai pris ma température dans le milieu de l'après-midi : 38,8 degrés de vraie fièvre. Celle qui nous anime lorsqu’on plonge dans son rêve. Je suis plongée dans mon rêve.
Le curieux : depuis quelques jours, il y a un monsieur qui m'observe à chaque fois qu'il me croise dans le village. Je peux l'entendre réfléchir : « Mais qu'est-ce qu'elle peut bien faire toute la journée devant son ordi? » Après 2 jours, il m'a dit bonjour. Le lendemain, il m'apostrophait comme si on s'était toujours connu : « Hey! Venez-vous vous baigner? » Au moins il me vouvoie. Aujourd'hui, il a pris son courage à deux mains et m'a carrément demandé ce que je faisais au lieu d'aller me balader dans la nature. Je lui ai simplement dit que j'écrivais. Sans plus. Je n'ai pas dit ce que j'écrivais, ni pourquoi, ni comment. Les gens se font leur propre idée. Maintenant quand je le croise il me crie : « Hey l'écrivaine! Bonjour! » Bonjour.
Le Café Bohème : il faudra que je les remercie de me laisser traîner de longues heures dans le café. Quand je suis arrivée aujourd’hui, les grands sourires. « Allo! Comment vas-tu? » « Tiens, installes-toi où tu veux, tu es rendue une VIP. » Je n’ai pas compris le rapport, sauf que j’étais bien heureuse de pouvoir m’asseoir où je voulais. Il y a des endroits où ça écrit mieux. Surtout quand on fait de la fièvre…
Les enfants : Je crois que les enfants aiment ça ici. Je les ai observés durant mes balades. Ils ont les yeux pleins de soleil, la peau rougie, et le corps fatigué. Je les écoute raconter ce que les baleines pensent. Parce qu'elles pensent très forts les baleines. « Les baleines, papa, elles n'aiment pas les déchets. Papa, il faut les mettre dans la poubelle! » Moi aussi je crois qu'elles pensent les baleines. Elles pensent qu'on n'a pas entendu le message, alors elles reviennent inlassablement pour nous le redire avec une profonde compassion. Elles pensent aussi que si on ne les fait pas disparaître avant, elles seront là encore, longtemps après que nous ayons disparu. Pour savoir c'est quoi le message, il faut écouter... les enfants.
Une rencontre : Deux jeunes belges très sympathiques. Discussions sur le journalisme et le traitement de l'information. L'indignation collective étalée dans les journaux. Les expressions québécoises qui les ont fait rire.
L'écriture : 4588 mots. Il y a des personnages que j'aime plus que d'autres. Enfin, ce n'est pas vrai. Je les aime tous différemment, mais il y en a avec qui c'est plus facile de travailler, parce qu'ils sont généreux naturellement. Ils se dévoilent plus facilement. Il y en a d'autres pour qui il faut creuser un peu pour trouver l'or. Aujourd'hui c'était la fontaine d'or. Le remède idéal pour apaiser la fièvre. Ce soir je vais bien, ma température est normale.
With great respect and love!
A.
Pensées, reflets d'âmes emprisonnées entre l'ici et l'au-delà, murmures captés dans les égrégores anciens et nouveaux. Mots. Je marche sur le mince fil entre l'ombre et la lumière. Lumière éblouissante dans vos ténèbres. Ombre dans le jour éclatant. Je suis celle qui écoute les murmures du vent et les voix qui hurlent dans la tempête. Celle, qui des larmes, fabrique des colliers de mots et les raconte. Je suis celle qui apprend et s'inspire des êtres dont elle croise la route.
1 commentaire:
Je repars !
Super ton blog maman :)
C,est cool de savoir ce que tu fais en vacances.
J'aurais aimé te voir, mais tu as l'air de tellement être bien à Tadoussac.
J'ai hâte de retourner au café la bohème avec toi !
À bientôt.
Je t'aiime <3
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