lundi 20 janvier 2014

Dans ces années-là


À cette enfant qui a pleuré dans mes bras

Ça se passait dans ces années-là. Personne ne posait de question, mais beaucoup jasait... Jamais elle n'aurait osé dire un seul mot pour troubler la paix.

Seule. Elle endurait.

Le sourire fragile des enfants maltraités est une gifle cruelle, nous forçant à baisser les yeux ou à rugir.

Seuls très souvent, ils se sont protégés et ont protégé leur bourreau. Encore aujourd'hui, ils gardent le silence, sur ces années-là.

"Tout le monde mange une fessée, une fois de temps en temps!"

Et lorsque les coups se multiplient et qu'il n'y a jamais de caresse? Et lorsque les coups s'accompagnent d'insultes?

"Il ne faut pas remuer le passé!"

Et alors que les nuits sans sommeil s'accumulent; que l'envie de silence se fait de plus en plus en plus pressante et que le désir de fuir leur brûle l'âme... encore, ils restent pour s'occuper de leurs parents rendus vieux.

Parce qu'ils sont forts et qu'on ne saura jamais ce qu'ils ont enduré. Mais ils sont là autour de nous et ils se reconnaissent entre eux. Il y a un éclat trouble dans leur regard; leur rire est plus profond... parce que durant ces années-là, ils ont appris que chaque moment de joie est précieux, parce qu'il risque de ne pas revenir.

Avec respect!
ML

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