vendredi 5 août 2011

L'artiste

Le fameux artiste-peintre avec qui j'ai parlé de lever de soleil, est finalement un maquilleur-artiste. Il m'a peint le visage de 3 magnifiques plumes et une lune. Je me sens comme une enfant. Je veux garder le maquillage jusqu'à la fin de mes jours! Ça faisait sourire les gens au village.

Ce fut une belle rencontre. Une profonde conversation sur l'écologie et divers projets qu'il réalise et réalisera aux quatre coins du Québec. Nous avons marché dans la forêt et sur le bord de l'eau.

Nous avons soupé dans un petit bar. Le fameux bar où il y a d'écrit sur la porte : "Attention sortie de gars chaud". Les boucles se bouclent. Je vous en avais parlé à mon arrivée. Ils servaient ce soir un spaghetti sauce maison. C'était la fête d'une des employées. Nous avons mis des perruques et des chapeaux et l'avons applaudi.

C'est la fête!

C'est aussi un artiste-poète. Il transforme les mots et les expressions et il fait des jeux de mots, que je suis incapable de refaire. Le seul que j'ai retenu : "Je suis un artiste multi-indisciplinaire". Nous avons beaucoup rit. Il part ce week-end à un symposium autochtone dans le coin de Sept-Îles. Il va faire des maquillages et représenter les 11 nations.

La journée d'aujourd'hui complète de belle façon mon périple "créatif". La peinture sur le visage, comme symbole de fierté et de célébrations après le travail accompli. Je me sens libre.

With great respect and love!
A.

jeudi 4 août 2011

Les rencontres

Ça m'a fait drôle de ne pas écrire aujourd'hui. Je me suis cherchée quelque chose à faire, jusqu'à ce que je me souvienne qu'ici il n'y a rien à faire. Simplement se laisser porter. Être. Étrange phénomène, les gens autour ont soudain apparut. Surement le fait de sortir de la bulle que j'avais créé pour ne pas me laisser distraire.

Des rencontres : je pense que je me promène avec un drôle de sourire dans le visage. Les gens me sourient, me disent bonjour, on jase. Un groupe de lyonnais très sympathiques. Un marin, qui m'a raconté le plus beau voyage de sa vie, en Haïti. Une Alsacienne de 55 ans, qui fait du pouce au Québec. Un couple de Lyon. Un autre couple de Bretagne. Un capitaine qui fait des balades aux baleines. 18 ados de Paris qui m'ont parlé du magasinage qu'ils vont faire à New York et de "Putain qu'on se les gèle au Québec!!" Mais ils ont aimé les baleines, même si c'était sous la pluie à 12 degrés.

Un rendez-vous : J'ai faillit arriver en retard au rendez-vous. Je tergiversais entre la pointe et la longue marche sur le bord du fleuve, faisant des allers-retours dans la baie. Finalement, je suis allée sur la pointe. J'arrivais... je marchais encore sur la roche quand je les ai aperçu. Sur le coup, j'ai pris ça pour un remous dans les vagues. Mais non. Une belle famille de bélugas est passée juste devant moi. Ils étaient trois d'une blancheur immaculée. C'est fou comment juste à y repenser je me sens complètement exaltée en dedans!

L'autre rêve : j'ai marché dans les bois durant mon séjour. Évidemment, je regarde pour voir si je ne connaitrais pas quelques plantes. Il y en a pleins!!!! Je rêve de m'ouvrir une petite boutique de plantes médicinales, savons et autres trucs de sorcière. J'en ai rêvé à l'Île d'Orléans, aux Îles-de-la-Madeleine et ici. Je pourrais m'ouvrir une chaîne...

Demain, c'est ma dernière journée. :)

With great respect and love!
A.

mercredi 3 août 2011

Mission accomplie

C'est dans un moment très dramatique et hollywoodien que j'ai écrit le mot FIN à la dernière page de mon livre, vers 18h aujourd'hui. 394 pages plus tard. Ce fut un moment d'intense surprise! Les personnages ont convergé, dans un moment d'extrême tension, vers un point culminant, qu'ils semblaient avoir décidés d'avance, sans m'en parler, en me mettant devant le fait accompli.

J'ai terminé l'histoire. C'était ce que j'étais venue faire, en m'exilant deux semaines. Voilà, j'ai laissé libre court à mon imagination, sans contrainte, en m'abandonnant aux lubies de mes personnages, malgré mon opinion sur ce que j'écrivais et ce qu'ils me faisaient écrire.

Je flotte depuis quelques heures, le sourire fendu jusqu'aux oreilles.

Je ne savais pas qu'après le contentement, qui était présent hier, il y avait aussi la paix et le calme intérieur. Je repense à toutes les fois où je me suis dit « À quoi bon? » Mais toujours je suis revenue écrire quelques pages par-ci par-là. C'était l'été de la dernière chance.

C'est fini et ce n'est pas fini. Maintenant le vrai travail commence. La relecture, les coupures (!!!!), la réécriture, le découpage, le recoupage, la censure, la décensure (je sais ça n'existe pas, mais vous comprenez!), les pleurs et les déchirements. Maintenant, il me reste à prendre la matière brute, morceau par morceau et à la transformer pour en faire un vrai livre.

Merci à tous ceux qui depuis 3 ans me demandent, quand vous me croisez : « Et puis comment va ton livre? » « Est-ce que tu écris toujours? »

Merci tout simplement d'être là. Ça me touche que ce que je vous partage de ce rêve qui m'habite allume des étincelles d'intérêts dans vos yeux. Merci de votre soutien, de votre amitié et de votre amour.

With great respect and love!
A.

mardi 2 août 2011

Le contentement

Après la journée d’hier où j'ai cru un instant que j'allais devoir revenir en ville, parce que je ne filais pas bien, aujourd'hui a été absolument splendide. Balade sur le bord de l'eau en matinée pour simplement évacuer le mal de tête d'après fièvre. Quelques courses et au boulot.

La musique : c'est primordial pour ne pas être distraite par ce qui se passe autour. Quand je suis bien ancrée et que je suis concentrée, j'enlève la musique pour simplement baigner dans l'ambiance. Le hit du jour : Kalimba de Mr. Scruff (sur l'album Ninja tuna) vraiment un must quand l'inspiration coule à flots.

Le rendez-vous : j'ai eu droit à un autre rendez-vous secret ce soir. Je vais tous les soirs sur la pointe à l'embouchure du fjord. Mais pas ce soir. Je suis descendue sur le bord de l'eau dans la baie. Une envie de faire la chasse aux roches. Ça n'a pas pris beaucoup de temps. J'ai faillit écrire, je n'ai pas attendu longtemps. Il ne faut pas attendre ou espérer, il suffit d'être simplement là et baigner dans la perfection de l'instant. Je suivais des yeux un canard qui plongeait et se baladait entre les voiliers. J'ai cru en voir un deuxième, mais je n'arrivais pas à distinguer son bec. Une tête ronde, un peu grosse finalement pour un canard. C'est lorsqu'il a plongé que j'ai vu que c'était un phoque. J'aaaadddddddddoooooooorrrreeee les phoques! (Oui c'est vrai j'en ai mangé l'autre dimanche !!!) Un rendez-vous tout en douceur qui a mis un large sourire au coin de mon cœur.

Le coucher de soleil : Et pour vraiment faire déborder mon cœur, dans l'orangé brûlant du ciel couchant est apparu à travers les nuages un splendide arc-en-ciel. Je crois qu'il pleuvait sur la côte sud. C'était très émouvant.

La folie du jour : une explosion de choco-caramel. Ça c'est un gâteau au chocolat avec un trou dans le milieu rempli de caramel. J'ai une amie écrivaine Saranna Dewylde qui nourrit sa muse de café et de chocolat. J'ai donc essayé sa recette. Le contentement divin! D'ailleurs elle vient de publier son dernier roman The real Housewives of Olympus. Toute une plume! Elle doit écrire un livre par mois environ. Et elle a trois autres livres en voie de publication. Elle est adorable en plus et me soutien beaucoup dans les hauts et les bas de l'écriture.

Les animaux domestiques : il y a une épidémie de chiens en vacances ici. Je me demandais devant mon choco-caramel où étaient les chats? Je n'ai vu aucun chat errant. Qu'à cela ne tienne! En sortant du Café, je croise une chatte qui sortait d'un sous-bois avec 2 mini chats. J'aime beaucoup les chats. Ils ont le don d'émouvoir mon coeur.

Écriture : 3705 mots. J'ai arrêté d'écrire à la fin d'un chapitre. Il n'y avait plus rien. J'avoue que je suis un peu perdue, parce que je ne sais plus comment arriver à la fin que j’aie prévue. Il y a une nouvelle fin qui se dessine et il y a aussi un espace de contentement qui s'ouvre. Tout est parfait, je n'ai qu'à me pointer au rendez-vous avec confiance.

With great respect and love!
A.

L'orage

Il y a eu un orage en fin de journée. J'aime les orages. Il y a comme un écho de fureur insolente dans les orages violents. Celui-ci s'annonçait dévastateur. Le ciel était gris depuis quelques heures. Il n'y avait pas d'éclair. Je suis allée m'étendre dans ma tente et très peu de temps après le tonnerre s'est mis à gronder. C'est rare que l'on soit à l'extérieur lors d'un orage. Je me suis tellement fait dire que c'était dangereux que je me cache derrière une fenêtre et je regarde.

Cette fois-ci, je me suis dit qu'au fin fond de la forêt dans une tente je ne risquais pas grand chose. Merci de me garder dans mon illusion si ce n'est pas vrai. Le tonnerre a été si fort à un certain moment que la terre en a tremblé. La sensation est incroyable! Il n'a pas plu si fort, ni si longtemps. Mais le tonnerre m'a permis de canaliser un sentiment qui me brûlait par en-dedans durant la journée. Parfois la nature n'est que l'écho de soi... enfin j'aime bien le croire.

La fièvre (bis) : encore la fièvre aujourd'hui. Je dois couver quelque chose, comme dirait toutes les mères que je connaisse (moi y compris). 39,3. degrés. Je me suis levée tard. Mon corps ne voulait pas bouger. Quand je me suis levée finalement, j'ai été directement écrire. Il y avait comme une sorte de rage dans mon écriture... j'ai enfilé les pages, les unes après les autres, comme un roulement de tonnerre sans fin, qui fait frémir. Je veux finir absolument. Je pense que je prends ça un peu trop à cœur…

Le mot du jour : "Solitaire". Le curieux m'a dit ça en me croisant aujourd'hui. "Tu es une solitaire toi!" Il m'a dit ça comme une vérité. En y repensant plus tard, je me suis dit que ça tombait sous le sens. Je passe mes journées toute seule. En même temps je ne connais personne qui voudrait voyager avec quelqu'un qui passe de longues heures devant son ordinateur. En regardant les "grappes" d'étudiants étrangers qui font la tournée du Québec, je sais que je ne pourrais pas voyager en groupe. Je pense que quand on est solitaire au fond de soi, il y a des habiletés sociales qu'on n'a tout simplement pas et que l'on ne sait même pas qu'on ne les a pas. Je ne suis pas attirée par la vie sociale ou personnelle en groupe. Au travail, je fais avec. Ma réflexion là-dessus est encore plus poussée, mais se prête mieux à une discussion qu'à un monologue...

Écriture : 4501 mots. Aujourd'hui, la rage au creux du ventre et une trame sonore démentielle. Je ne savais pas que j'avais du Métallica, ni du Janis Joplin dans ma playlist. J'écris en général sur les Bee Gees en boucle. La musique a fait la différence aujourd'hui pour me garder dans ma bulle. J'approche de la fin. Et l'orage gronde... Je n'aime pas les séparations.

With great respect and love!
A.