samedi 9 août 2014

Partir loin

Je suis en vacances.
J'ai cru que je n'y arriverais pas.  En mai, j'ai enterré ma mère. Les mots ont disparu. J'aurais pourtant cru qu'enfin ça serait le déluge de mots, mais non... je n'avais plus envie de rien. Juste de pleurer. Pleurer parce que mon père n'était plus là pour me consoler de la perte de ma mère.
Mais il a fallut travailler, s'occuper, sourire pour que les gens ne croient pas que je fasse une dépression.
Partir loin...
Je suis en vacances... loin.
Aller loin pour pouvoir voir au loin. Plonger dans l'immensité et me rappeler que je ne suis pas seule; que mes parents sont une partie de moi qui ne s'effacera jamais et que pleurer ça fait du bien.

Oui je suis en vacances et je suis triste. Et aussi j'en profite. Partir loin pour ne pas voir l'inquiétude dans les yeux des amis... lorsque les larmes surgissent à tout instant sans crier gare. Partir loin pour pleurer... Seule.

Avec respect! ML

mercredi 30 avril 2014

Z - Jour Zéro

J'aime les fins. J'aime les projets qui débutent avec enthousiasme et se terminent avec un sentiment d'accomplissement. Peu importe ce qui s'est passé dans le milieu, comment ça s'est passé, lorsque la fin arrive je l'accepte.

Bien entendu on peut regarder derrière, voir ce qui a fonctionné, moins bien fonctionné, prendre des notes pour s'améliorer la prochaine fois. Mais prendre un peu de temps pour simplement célébrer ce qui a été accompli, réussi ou non.

Et souvent on oublie de célébrer, même si ça n'a pas fonctionné. Célébrer les essais/erreurs autant que les bons coups. Célébrer le travail, les efforts et l'intention d'accomplir quelque chose.

Lorsque j'ai débuté le A to Z challenge, je l'ai fait avec l'intention de sortir de cet hiver de tristesse et de la noirceur autour du décès de mon père; de reprendre l'écriture que j'avais pratiquement laissé tomber et retrouver la joie et le plaisir d'écrire.

Je ne pensais pas non plus qu'à peine une semaine dans le challenge que j'allais vivre une autre grande perte, celle de ma mère. Et malgré quelques jours d'arrêt, je suis revenue m'asseoir pour écrire. Fake it until you make it. J'ai écrit sans joie, ni inspiration à certains moments, amis j'ai écrit quand même, en sachant que quelque part en moi, le plaisir d'écrire était toujours vivant.

Et aujourd'hui c'est là. Bien faible, mais le début d'une urgence se pointe. Le besoin d'écrire, de sortir de moi les mots. Les murmures sont revenus, diffus, mais présents.

Aujourd'hui c'est jour Zéro. La fin d'une idée, d'un défi, d'un projet. Et je célèbre!

Avec respect!
ML

mardi 29 avril 2014

Y - Y a-t-il un trait d'union?

Il fallait bien que j'ai au moins un article sur la ponctuation pendant le challenge, tout de même.

Mais pourquoi à Y? Je vous explique.

Une des grandes tragédies de ma vie d'écrivain est sans conteste la virgule. Par contre, le trait d'union est devenu ma nouvelle hantise. Pour une raison que je ne comprends pas, j'utilise beaucoup les expressions suivantes avec un "t" euphonique :

Écrit-on
Y a-t-il ou Y a-t'il o
Aime-t-il ou aime-t'il
Invente-t-il ou invente-t'il
etc.

Comme beaucoup, j'utilise les deux versions, trait d'union ou apostrophe, en espérant tomber sur le bon et que ça passe inaperçu si c'est le mauvais. Paresse intellectuelle, je sais. Comme j'ai dit souvent ici : Je suis un cauchemar pour les réviseurs, au niveau de la ponctuation. J'écris d'instinct et dans le doute, je trouve la formule la plus simple.

Mais la hantise du trait d'union ne se limite pas à ces quelques rares exceptions de la langue française. Savez-vous dans quel cas on doit mettre ou non le trait d'union lorsqu'il y a un préfixe dans le mot? Je vous entends déjà : "Quoi il y a une règle du trait d'union pour les mots avec préfixe?"

En français, il y a parfois un trait d’union après un préfixe. C’est le préfixe qui détermine s’il faut un trait d’union ou pas. Les préfixes suivants réclament toujours un trait d’union :
  • après
  • mi
  • non : sauf dans nonchalance, nonobstant, nonpareil, et dans le cas où non est suivi d’un adjectif : non linéaire
  • Quasi
  • sous
Le trait d'union est conservé si le mot qui suit le préfixe est

  • un nom propre : post-Renaissance, pro-Suisse
  • un sigle : pro-ONU
  • un nombre : pré-500e
  • un mot déjà composé : mini-sous-marin
Il ne faut pas de trait d’union après les préfixes suivants :

  • anti : sauf lorsque le deuxième élément commence par i, dans des mots composés comportant d’autres traits d’union et dans les noms géographiques
  • archi
  • auto : sauf lorsque le deuxième élément commence par i ou u
  • bi
  • bio
  • brachy
  • ferro : sauf lorsque le deuxième élément commence par i ou u
  • co : sauf devant u; mais devant un i, ce i prend un tréma : coïnculpé, coïncidence
  • inter
  • intra : sauf lorsque le deuxième élément commence par i ou u
  • macro
  • méta
  • micro : sauf lorsque le deuxième élément commence par i ou u
  • mono
  • multi
  • pré
  • tri
Je vous ai mis la liste mais dites-vous qu'elle est là pour moi, lorsque le doute s'insinue en plein milieu d'une histoire. La découverte d'une règle très précise fait monter l'anxiété d'un cran et je me mets à fouiller encore plus, pour en savoir plus et pour essayer de tout retenir par cœur... Mais ne faites pas ça. Pour les archéologues de la grammaire, l'Office québécois de la langue française est une ressource incontournable et disponible rapidement en cas de doute.

Y a-t-il un trait d'union après le "t" dans y a-t-il? 

Avec respect!
ML






    lundi 28 avril 2014

    X - L'art de la Xylographie

    Lorsque j'ai débuté le challenge, je me disais que j'allais avoir le temps de voir venir... les lettres W, X, Y et Z. Ce n'est pas comme s'il y avait une surabondance de mots et d'expressions en français et en plus dans sous le thème que je me suis donnée et qui tourne autour de l'écriture, ce qui m'inspire et autres trucs reliés à mon processus de création.

    J'ai trouvé!

    XYLOGRAPHIE. Par définition on dit que la xylographie est l' impression à l'aide de planches en bois portant des textes et/ou des images gravés.

    Dès le Xème siècle, les Chinois s'essaient  déjà à l'impression avec des caractères mobiles utilsant des blocs de terre argileuse, puis des caractères en étain pur d'abord et de cuivre ensuite, ce qui ne donna toutefois des résultats sans lendemain. ce n'est qu'au début de XVème siècle qu'apparurent en Europe Occidentale, les premières techniques d'impression appelée Xylographie.

    Il s'agissait d'utiliser des blocs de bois gravés avec des textes ou des illustrations, puis on appliquait de l'encre sur l'ensemble et on pressait dessus une feuille de papier. Il fallait préparer autant de planches que de pages, et pour corriger un texte, il fallait graver de nouveau entièrement la planche. Afin de remédier à ce désagrément, l'idée de graver chaque lettre indépendamment vit le jour.

    Depuis près de 70 ans on se servait de la xylographie, désormais on utilisera ce procédé typographiqueSource : Musée de l'Imprimerie de Rebais (77)

    C'était donc la leçon d'histoire du A to Z challenge. Demain pour la lettre Y... c'est une surprise!
    Avec respect!
    ML

    dimanche 27 avril 2014

    W - Du Whisky et des mots

    Il y a une rumeur tenace qui associe écrivain (ou artiste) et alcool (et autres substances). Comme si dans le processus de création, l'état de conscience altéré était un gage de génie. Vous savez le génie torturé... Nombre d'écrivains, poètes et dramaturges de siècles passés ont fait, si ce n'est la grande vie, du moins l'ont arrosée abondamment.

    Je crois que ça allait avec l'esprit de l'époque, alors que souvent les écrits mariaient l'art, à la politique et à la critique sociale. Donc on se rencontrait, on discutait, on se chamaillait et on buvait. Je vous fais une analyse très sommaire et sûrement un peu tiré par les cheveux. Mais c'est pour faire image. Une perception ou impression ce n'est pas nécessairement la vérité.

    De nos jours, la vie débridée de l'artiste n'est pas un gage de succès.  L'abus de substance, à part le mal de bloc et des écrits sans queue ni tête, ne donne rien de bien édifiant. C'est à se demander comment Rimbaud à pu écrire d'aussi jolies choses. Le mal de vivre peut-être...

    Parce que ça aussi c'est un cliché qui a la couenne dure. Il faut être malheureux pour écrire. Je ne sais pas pour vous mais je ne cultive pas le malheur, ni le drame. Et lorsque ça ne va pas, ça me prend beaucoup plus d'énergie pour m'asseoir et écrire qu'à n'importe quel autre moment. Bon il est vrai que je n'écris pas, à toute heure du jour et de la nuit, frénétiquement, dans des carnets, des choses illisibles. Et que l'alcool ne vient pas calmer l'anxiété de tous ces mots (maux) qui se déversent sans fin et que je désespère de ne pouvoir écrire.

    Il est là le drame. C'est vrai qu'un petit verre, ça calme le tourbillon et que, dans mon cas, ça me permet de pousser plus loin mes propres limites morales sur certains sujets. Mais ça ne fait pas partie du mode de vie systématiquement.

    Il est vrai que la vie de bohème a ses attraits. Se lever à toute heure, faire la fête et trouver la phrase qui sera le symbole de toute une génération et ouvrira la porte à un tout nouveau courant littéraire ou une nouvelle philosophie, idéologie, etc.

    Il m'arrivait, lorsque j'avais à peine 20 ans, d'ouvrir une bouteille de porto et de passer de longues heures à écrire. Il suffisait de savoir quand arrêter de remplir le verre pour ne pas que ça se transforme en délire. Et en même temps, je me laisserais parfois délirer lorsque j'écris. Les choses que l'on découvre, c'est fascinant.

    Écrire ça prends de la discipline, mais aussi ça prend de s'ouvrir l'esprit. La voix facile se trouve au fond de la bouteille et dans la complaisance devant son propre désespoir.

    Avec respect!
    ML








    vendredi 25 avril 2014

    V - Ces petites Victoires du quotidien

    Je sais que ce n'est pas encore la fin du challenge, mais j'ai envie de célébrer quelques victoires aujourd'hui.

    1 - M'être rendue jusqu'à la lettre V. Malgré la perte du désir d'écrire. Malgré l'envie de pleurer. Le cadeau de la pratique et de la constance c'est que peu importe ce qui arrive, je m'asseois et j'écris.

    2 - Je ne vous ai pas parlé du Camp Nanowrimo que je fais en même temps. En date d'aujourd'hui : 23912/25000 (mots) j'y suis presque.

    3 - Cela fait quelque semaine que ça m'indigne... ce fameux projet de réforme de la loi électorale canadienne. Plusieurs des points de cette réforme causeraient un recul important, en termes de démocratie participative. Je me suis retenue d'en faire un article ici, parce que je me crinquais moi-même toute seule d'indignation. Aujourd'hui, on apprend du ministre responsable qu'il recule (!) sur certains points qui soulèvent de nombreux questionnements. J'ai envie de sourire et de respirer une minute. Tout n'est pas fichu...

    Aujourd'hui je célèbre les petites victoires.

    Avec respect!
    ML

    jeudi 24 avril 2014

    U - L'Unique Gabriel Garcia Marquez

    Je ne pensais pas vous parler de mon auteur préféré. Enfin peut-être y ai-je pensé...

    Les lettres G et M étaient déjà passées lorsque sa mort fut annoncée et soudain, j'avais envie de vous partager un peu de cet écrivain au style unique. Un prix Nobel de littérature certes, et aussi, selon moi, un mariage réussi entre poésie et lucidité tranchante dans ces écrits.

    C'est de lui beaucoup que me vient cette envie de créer du contraste dans mes histoires. Ses livres, dont Cent ans de solitude et surtout L'amour au temps du choléra foisonnent de moments de pure grâce dans lesquels on découvre soudainement l'ampleur du drame ou l'âme tourmentée d'un personnage.

    Gabriel García Márquez, né le 6 mars 1927 à Aracataca (Colombie) et mort le 17 avril 2014 (à 87 ans) à Mexico, est un écrivain colombien. Romancier, nouvelliste, mais également journaliste et activiste politique, il reçoit en 1982 le prix Nobel de littérature. Affectueusement connu sous le surnom de « Gabo » en Amérique latine, il est l'un des auteurs les plus significatifs du xxe siècle. - Wikipedia

    Pour mon plus grand plaisir (et peut-être le vôtre aussi) quelques extraits de ses romans et citations :

    "Les gens que l'on aime devraient mourir avec toutes leurs affaires." - G. G. Marquez (Mon sentiment exactement, alors que je passe à travers les effets de mes deux parents...)

    "Chaque chose sur laquelle se posait mon regard faisait naître en moi l'anxiété irrépressible d'écrire pour ne pas mourir. Ce n'était pas la première fois que cette émotion me gagnait, mais ce jour-là je l'associai au souffle de l'inspiration, ce mot abominable mais si juste qui détruit tout sur son passage pour arriver à ses fins." - Vivre pour la raconter

    "Il se portait mieux que nous tous, mais quand on l'auscultait on entendait les larmes bouillonner dans son cœur." - Chronique d'une mort annoncée

    "cet après-midi-là, il se demanda, avec son infinie capacité de rêve, si une indifférence aussi acharnée n'était pas un subterfuge pour dissimuler le tourment de l'amour." - L'amour au temps du choléra

    "Des questions insidieuses adressées à lui d’abord puis à sa mère suffirent au médecin pour constater une fois de plus que les symptômes de l’amour sont identiques à ceux du choléra. Il prescrit des infusions de fleurs de tilleul pour calmer ses nerfs et suggéra un changement d’air afin qu’il pût trouver un réconfort dans la distance, mais ce à quoi aspirait Florentino Ariza était tout le contraire : Jouir de son martyre. Transito Ariza était une quarteronne libre, avec un instinct de bonheur gâché par la pauvreté, et elle se complaisait dans les souffrances de son fils comme si elles eussent été siennes. Elle lui disait boire des infusions lorsqu’elle le sentait délirer et l’enveloppait dans des couvertures de laine pour l’empêcher de trembler en même temps qu’elle l’encourageait à se délecter de sa prostration. « Profite de ce que tu es jeune pour souffrir autant que tu peux, lui disait-elle, ça ne durera pas toute la vie.»" - L'amour au temps du choléra

    "Amaranta faillit semer la panique quand une des sœurs fit irruption dans la cuisine au moment où elle salait la soupe et ne trouva rien d'autre à lui demander que la nature de cette poudre blanche qu'elle mettait par poignées.
    - De l'arsenic, répondit Amaranta." - Cent ans de solitude

    "Mais avant d’arriver au vers final, il avait déjà compris qu’il ne sortirait jamais de cette chambre, car il était dit que la cité des miroirs (ou des mirages) serait rasée par le vent et bannie de la mémoire des hommes à l’instant où Aureliano Babilonia achèverait de déchiffrer les parchemins, et que tout ce qui y était écrit demeurait depuis toujours et resterait à jamais irrépétible, car aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n’était pas donné sur terre de seconde chance." - Cent ans de solitude

    Avec respect!
    ML

    mercredi 23 avril 2014

    T - La passion du Théâtre

    Il y a longtemps, je me voyais sur les planches. La vie m'a mené ailleurs, mais je garde toujours quelque part en moi cette envie de jouer, d'être possédée par un personnage, de déclamer des paroles comme si je venais de les inventer sur le fait.

    Je me souviens encore de certains monologues appris il y a plus de 20 ans...

    Il y a quelques mois, j'ai participé à une formation sur l'écriture au théâtre: à qui proposer des textes et comment. Je vous en parlais d'ailleurs ici : Écrire pour le théâtre? Cet article a suscité plusieurs réactions, dont de multiples encouragements. Merci!

    Je n'en suis pas encore au point de travailler sur un projet dramaturgique. Lorsque j'aurai quelques moments de vacances, je laisserai ma "voix de théâtre" intérieure murmurer. En attendant, je soupire dans ma tête de voir Samourié et Mimiansa, les personnages principaux de Lorsque le fond de la mer a tremblé, dans un huis clos théâtral poignant.

    Avec respect!
    ML

    mardi 22 avril 2014

    S - C'est quoi le Steampunk?

    Le Steampunk est un genre littéraire fascinant et qui offre des possibilités infinies d'actions. La création d'un monde imaginaire et fantastique basé sur la passion d'inventer et saturé dans la merveille mécanique. C'est aussi un genre qui se "croise" aisément avec d'autres genres.

    "À  l'origine lsteampunk est  un sous-genre de la science-fiction uchronique. L'expression steampunk, qui signifie littéralement punk à vapeur, parfois traduite par futur à vapeur, est un terme inventé pour qualifier un genre de la littérature de science-fiction né à la fin du XXe siècle, dont l'action se déroule dans l'atmosphère de la société industrielle du XIXe siècle. Le terme fait référence à l'utilisation massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle puis à l'époque victorienne." - Selon Wikipedia

    Il existe tout de même certaines règles à respecter pour pouvoir classer un texte dans ce genre littéraire. Une des règles les plus importantes est sans conteste le fait que le développement industriel (dans la trame de l'histoire) doit se faire sans l'électricité. D'où l'utilisation d'invention à base de mécanismes et engrenages complexes, ainsi que de l'utilisation de moteurs à vapeur.


    Dans les dernières années, une montée fulgurante du "style steampunk" a émergé dans d'autres sphères artistiques : art, vêtements, bijoux. Il y a même à chaque année, une croisière Steampunk, où les gens s'habille à la manière de....





    The World of Steam est une compagnie de production vidéo qui a réalisé l'an dernier un court-métrage dans le genre steampunk classique, avec ambiance victorienne, inventions et automates : The Clockwork Heart.  À visionner pour vous donner une idée encore plus concrète du genre.



    Maintenant que vous avez le goût d'en lire, là tout de suite maintenant, vous pouvez vous procurer le livre STEAMPUNK, qui est un recueil de nouvelles qui a été publié par Élenya Éditions, suite à un défi d'écriture de 24h, auquel j'ai participé. Et comme je célèbre les succès d'écriture inlassablement, je vous repartage celui-ci.

    Vous pourrez y découvrir ma nouvelle Une part d'illusion.

    Pour se le procurer :
    1) Voir sous l'onglet Publications pour les liens (version ebook et papier)
    2) Si vous êtes au Québec, j'en ai quelques copies... signées! (marielaure_auteur@yahoo.ca) (On ne sait jamais ma signature vaudra peut-être beaucoup dans pas long. ;) )

    Avec respect!
    ML


    lundi 21 avril 2014

    R - La Réécriture : vingt fois sur le métier...

    Il y a plusieurs façons d'écrire un premier jet. Certains vont passer du temps sur chaque mot, chaque phrase, en cherchant des synonymes, des tournures de phrases parfaites. D'autres vont écrire sans jamais regarder derrière jusqu'à la dernière ligne. Il y a aussi ceux qui écrivent intensément durant plusieurs jours, qui ne touchent plus à rien pendant des mois et y reviennent pour une autre période intense.

    Il n'y a pas de bonnes façons. Il y a la façon qui fonctionne pour soi. Évidemment s'il y a des contraintes de temps, notre "façon" peut s'adapter. Avec quelques grincements de dents.

    Je suis du genre à écrire sans regarder en arrière. Un premier jet peut ressembler à un drôle de casse-tête sur laquelle j'ai emboîté d'autres pièces. Écrire c'est suivre une route qui bifurque souvent. Mais je ne choisis pas tout de suite, j'explore chaque bifurcation jusqu'au bout. Si j'abandonne c'est parce que je m'endors moi-même.

    Je fais ça parce que je sais que je vais revenir après pour relire encore et encore. Et c'est à ce moment-là que je vais prendre du temps sur chaque mot, chaque phrase pour trouver la formulation parfaite.

    Pourquoi est-ce que j'ai choisi la formule "écrire d'un seul trait"? Parce que je n'ai pas envie de vivre dans le doute lorsque j'écris. Je ne veux aucune contrainte. Déjà que je dois composer avec mon propre scepticisme et mon opinion sur les actions et opinions de mes personnages. Je n'ai pas en plus, envie de gérer ma peur de ne pas trouver les bons mots et d'être plate. La réécriture ça sert à ça.

    J'ai déjà décrit les différentes étapes de la réécriture dans un autre article Camp NaNoWriMo et les projets en cours. En gros ça ressemble à ça :

    La première révision sert à démêler le casse-tête et à mettre les sections en ordre. 
    À la deuxième révision, je m'arrache le coeur. Je coupe, découpe et opère de manière chirurgicale.

    À la troisième révision, je mets de plus beaux mots, je retravaille les phrases, j'affine la psychologie de mes personnages.
    À la 4ème, autre opération chirurgicale. Je prends en compte les commentaires de mon comité de lecture. Parfois je rajoute des scènes. Parfois... je coupe encore.
    À la 5ème, je travaille les dialogues... mais pas trop. Enfin, je suis pour l'expression libre. Je sais que le dialogue est important, qu'il faut éviter les redondances, mais parfois le personnage c'est ça qu'il veut dire. Alors je retravaille le texte autour.
    À la 6-7-8-9-10 je corrige les fautes. Je fais semblant que je sais comment mettre les virgules... (j'avoue je fais ça d'instinct. Merci à tous les réviseurs de ce monde, je dois être un cauchemar de la virgule...!)
    À la 11-12, encore un peu de lissage.
    À la 13ème, je rage devant les coquilles, les mots qui manquent, les fautes(encore??!!!).
    Etc. etc.

    J'essaie de me convaincre que la réécriture c'est "cool"... Je n'irais pas jusque là, mais, c'est là le vrai travail. Écrire ça prends de la discipline, s'asseoir tous les jours. C'est dans la réécriture que l'on maîtrise son art.

    Avec respect!
    ML




    samedi 19 avril 2014

    Q - Pour répondre à la Question

    À la question : Pourquoi est-ce que tu écris?

    La réponse ce n'est pas : Pour écrire des livres ou les publier ou les faire lire. Si un écrivain vous dit cela, c'est peut-être parce que c'est ce que vous avez envie d'entendre.

    Il y a aussi la réponse version : J'ai des choses à dire.
    On aurait tous une histoire à raconter. La nôtre. Et il y a de multiples façons de la raconter. En musique, sur une toile, gravée dans le bois, taillée dans la pierre. La rumeur veut que le premier livre d'un écrivain soit auto-biographique. Ça c'est pour répondre au désir de : J'ai des choses à dire.

    Mais une fois que l'on a répondu au désir de "dire des choses" et de raconter son histoire", pourquoi est-ce qu'on écrit?

    Pour comprendre. Comprendre quoi? La vie. Sa vie.
    Pour donner du sens. Faire du sens.
    Comprendre.

    Pour ceux qui ont des enfants ou qui en côtoient ou encore qui se souviennent de cette pulsion viscérale de demander POURQUOI, vous comprendrez ce que je veux dire.

    Pourquoi il est grand, pourquoi il est noir, pourquoi il pleure, pourquoi est-ce qu'elle le frappe, pourquoi est-ce qu'il crie, pourquoi, pourquoi, pourquoi.

    Enfant, on ne m'a pas répondu à satisfaction.

    Alors j'écris pour comprendre pourquoi. J'invente tellement de raisons différentes que je me dis qu'enfin je trouverai LA réponse.

    La réponse à quoi? C'est quoi le sens de la vie?

    J'ai écrit, j'écris et j'écrirai encore parce que ça crée intérieurement un sentiment très profond de liberté face à n'importe quelle question. Même les plus difficiles.

    Comprendre, c'est le prix de consolation. Le vrai cadeau c'est de réaliser qu'il n'y a pas de "SENS" à la vie et qu'on peut tout simplement donner le sens que l'on veut à toutes choses.

    Avec respect!
    ML





    vendredi 18 avril 2014

    P - Construire une intrigue Policière

    C'est complexe. Je ne trouve aucun autre mot.

    Dans mes cartons, j'ai une histoire qui se veut un roman policier qui se passe dans les années 1860-70. Une tentative bien ennuyante de monter une intrigue avec meurtre sordide (que dis-je! DES meurtres...).

    Le titre de travail est : Le chat est de bonne heure dans la cuisine ce matin. Je sais c'est long comme titre. Mais bon...

    Je suis une fanatique de romans policiers, d'émissions de police, de films de police, d'espionnage et de thriller. Oui, encore plus que de fantastique et de science-fiction.

    C'est complexe d'écrire une intrigue policière parce qu'il faut constamment faire des choix. Laisser le lecteur dans le brouillard au risque de le perdre. Ou bien lui donner assez d'indices pour qu'il découvre le meurtrier, mais pas trop tôt non plus. Le risque de s'empêtrer dans les détails est aussi très grand.

    Dans mon roman, on suit un jeune détective qui poursuit inlassablement un tueur en série qui égorge des jeunes filles en plein jour, sans que personne ne voit quoi que ce soit, ni ne puisse voir qui les aurait enlevées. Son instinct de fin limier le mène jusque dans un village de Charlevoix où il trouve l'indice qui lui révèle comment tout à commencé. En même temps, une rencontre fait resurgir un événement cauchemardesque de son passé.

    Jusqu'à présent rien de bien transcendant, ni de nouveau. À part le fait que ça se passe à une époque qui me donne du fil à retorde côté relations homme-femme.

    Mais je n'abandonne pas l'idée. C'est certain que c'est un manuscrit qui demandera beaucoup de travail en termes de corrections...

    Avec respect!
    ML

    jeudi 17 avril 2014

    O - Ophélie la fée sans ailes

    Je n'ai jamais vraiment pensé écrire pour les enfants. Mais j'ai commencé, il y a quelques années, cette petite histoire qui résonnait très bien pour un public plus jeune. Finalement, il y a des passages plus noirs que prévu, donc au lieu d'un conte de fée pour les 6-8 ans,ça s'adresse plus aux 10-12 ans.

    La jeune Ophélie est une petite fée bien têtue, qui par maladresse constante et répétée n'arrive pas à prouver à son clan qu'elle peut-être digne de porter ses ailes. Sa Mère-fée lui offre donc une dernière chance sous la forme d'une mission, quasi-impossible : aider le jeune Raphin, un guerrier agile sans bannière, à terrasser un dragon. Si elle ne réussit pas, elle sera à jamais bannie de sa communauté.

    Au fur et à mesure qu'ils avancent dans leur voyage vers la grotte du dragon, Ophélie découvre le terrible secret derrière la naissance de son compagnon et elle devra le protéger d'ennemis puissants.

    En gros c'est ça l'histoire. Une fois de temps en temps je rend visite à Ophélie et je lui ajoute quelques pages. C'est une histoire qui mijote dans l'arrière plan et qui peut-être verra le jour. Je ne sais pas...

    Extrait - Ophélie

    Étirant son oreille vers le Nord, Raphin ne perçut que le souffle glacial du blizzard des sommets enneigés. Attentif au moindre bruit l’entourant, il entendit, venant du sol, une petite voix claire qui lui criait de l’écouter. Raphin s’agenouilla et tendit la main. Une petite fée s’accrocha à ses doigts pour ne pas tomber, alors qu’il se relevait.

    - Ne crains-tu pas le souffle putride du dragon ?
    - Non chère amie, ne connais-tu pas le nombre d’ennemis plus terribles les uns que les autres que j’ai anéanti à travers les années ?
    - Oh que si, grand seigneur. Mais le temps ne vous a-t-il point donné la ruse et la patience ? Car ce dragon ne se combat pas avec la force et les armes des hommes.
    - Ah ! Que dis-tu petite peste ? Ne suis-je pas le plus fort ? Et que peut un dragon puant face aux plus grands des chevaliers et ses nombreux exploits ?

    La petite fée, outrée de tant d’orgueil sauta d’un pas leste sur la manche du jeune guerrier et redescendit avec agilité vers le sol. Encore toute jeune, elle n’avait pas de jolies ailes diaphanes pour voler.

    - N’écoute pas, « noble » seigneur, mais lorsque tu seras entre les dents de la bête à mendier pour ta vie, je ne viendrai pas à ton secours.
    - Et quel secours pourrais-tu m’apporter ? Tu es si minuscule. Et sans ailes tu n’as sûrement aucun pouvoir magique.

    Raphin eu un sourire narquois et se remit à réfléchir au chemin à prendre. 

    - Mais le courage ne se mesure pas à la longueur de l’épée, lança-t-elle en disparaissant sous les fleurs sauvages. 

    Perplexe, Raphin haussa les épaules et poursuivit sa quête. Si la mer n’est pas au nord, ni à l’est, elle est donc à l’ouest, puisque j’arrive du sud, pensa-il.

    Il vérifia sa besace magique, cadeau d’un vieux druide à qui il avait rendu un fier service. Aussitôt vide elle se remplissait de victuailles. Tout comme sa gourde qui jamais ne se vidait d’eau fraîche. Il partit donc d’un bon pas, toujours vers l’ouest alors que le soleil atteignait son zénith. Derrière lui à bonne distance, la petite fée le suivit. Raphin marcha ainsi plusieurs jours sans rencontrer âme qui vive. Les trolls se cachaient à son passage, terrorisés. Plus d’un avaient déjà encourut ses foudres. Le bruit de sa cotte de mailles faisait fuir les petits animaux. Même les mouches craignaient son courroux.

    Raphin se sentait bien seul. Il n’avait pas d’amis. Même son cheval l’avait quitté. Son tempérament le poussait chercher querelle à quiconque croisait sa route. Il était fier et orgueilleux. Après coup, il se dit que la petite fée aurait pu le renseigner sur la route à suivre et être de bonne compagnie peut-être. Mais il avait fait l’arrogant et elle était partie. Il était fatigué de courir après des chimères. Plus personne ne voulait l’affronter. Depuis dix ans maintenant qu’il parcourrait les routes de long en large, affrontant de piètres ennemis tel que les trolls. Le dragon bleu était enfin un adversaire à sa hauteur. Et voilà qu’il ruminait sa solitude. Il se devait de bomber le torse et chanter, heureux enfin d’aller guerroyer pour le salut des petites gens.

    - Ça suffit! Je suis Raphin, le valeureux paladin et je terrasserai ce dragon !

    Sa voix résonna dans le silence de la nuit. Les grillons se turent. Le vent se fit plus doux, les arbres devinrent immobiles. Et dans le profond silence, un rire strident éclata rappelant le chant d’une vieille crécelle rouillée.

    - Qui est là ? hurla Raphin en dégainant son épée.
    - Parce que tu crois que ta grosse épée me fait peur ? Fais attention qu’elle ne te tombe sur l’orteil.
    - Montre-toi !

    Raphin virait de tous les côtés, cherchant à deviner d’où venait la voix, qui semblait venir de partout.

    - Que peut faire ton épée contre un ennemi que tu ne peux pas voir ?


    Raphin qui pourtant n’avait peur de rien ressentit un pincement au creux du ventre en entendant ces mots. Il respira un grand coup et se remit en position de combat. 

    - Montre-toi vermine, ta couardise te rend indigne ! Tu n’es pas mieux que ces trolls malodorants. Affronte-moi sans ruse.
    - Chaque être possède ses forces et ses faiblesses. Dans le combat on utilise ses forces pour combler nos faiblesses. Il n’y a pas que des ennemis qui t’affronteront de front. Mais aussi d’autres qui t’attaqueront par derrière.
    - Ce seront des traîtres. Le code des chevaliers veut que l’on s’annonce avant d’attaquer.
    - Nous ne sommes pas tous des chevaliers.

    Raphin baissa son arme. La voix venue de nulle part avait raison. Ils n’avaient pas toujours affronté des chevaliers. Certains de ses ennemis lui avaient tendus des pièges. Il s’en était toujours bien sortit. Mais il n’avait pas le goût d’argumenter, il était fatigué. 

    - Que valent les paroles d’un peureux qui se cache derrière les arbres ?, dit-il avec lassitude.

    Juste derrière lui caché dans une fleur, la jeune fée le regardait avec douceur. Sautant sur une branche, elle se retrouva à la hauteur du regard de Raphin. Poussant un soupir agacé, il sourit tout de même en son for intérieur.



    Avec respect!
    ML






    mercredi 16 avril 2014

    N - Ne pas vouloir écrire

    Parce que ça arrive parfois que je ne veux plus écrire; que je ne veux plus entendre les murmures inlassables des personnages qui veulent que j'écrive leur histoire. Quand je suis longtemps sans écrire, je manque d'air. La pression est tellement forte que j'en perds le souffle. Je m'essouffle à courir derrière ma plume.
    Je n'écrirai jamais toutes les histoires que je voudrais. Pour ça, je devrais écrire tous les jours, que ça deviennent mon occupation principale. Je ne sais pas comment je paierais les études des enfants...

    Parfois, j'aimerais arrêter d'écrire. Je ne sais pas quelle autre passion je me trouverais...

    Des semaines comme j'ai eu depuis la fin décembre... ça enlève le goût d'écrire. Ça coupe le souffle. Même les murmures s'arrêtent...

    Avec respect!
    ML

    mardi 15 avril 2014

    M - Mimiansa, l'enfant nourricière

    Je raconte l'histoire de Mimiansa dans Lorsque le fond de la mer a tremblé. C'est un des personnages que je préfère. C'est elle qui crée le contraste avec les éléments plus durs de l'histoire. Il a été facile de la suivre et de raconter son histoire. C'est comme si elle s'était installée sur mon épaule et qu'elle m'avait murmuré ce que je devais écrire.

    Dans le tome 1, elle apparaît assez tôt avec le récit du massacre de son village, duquel elle survit. Il y a dans ce personnage tout l'amour et la compassion que je peux éprouver pour les enfants vivant aux premières loges la guerre civile. J'avais envie d'une enfant qui, non seulement, est résiliente, mais aussi qui perçoit les messages de l'invisible. Totalement en phase avec les éléments, elle a confiance que la déesse prendra toujours soin d'elle. D'ailleurs, elle devient un pilier important de l'histoire, alors qu'elle sauve d'une mort certaine, notre héros.

    Extrait - Mimiansa

    Mimiansa resta cachée longtemps dans les hautes herbes après que le dernier camion ait quitté son village. Plusieurs fois durant la journée, de jeunes miliciens étaient passés près d’elle sans jamais la voir. Lorsqu’elle n’entendit plus rien et pu enfin sortir, elle se dirigea vers son village.

    – Ama?

    Un silence pesant l’enveloppa. Son corps minuscule frémit devant les corps éventrés, mais elle n’y porta aucune attention, elle cherchait le visage aimée de sa mère. Elle l’a trouva pendue par les pieds au centre du village.

    Mimiansa se mit à courir dans la nuit, fuyant son village maudit. À bout de souffle, elle s’arrêta devant la rivière, le doux visage maculé de sang de sa mère tant aimée, imprimé profondément dans son coeur.


    La terre se mit soudain à trembler sous ses pieds. Mimiansa se coucha sur le sol et laissa son être entier trembler avec la terre.

    Avec respect!
    ML



    lundi 14 avril 2014

    L - Les Lucioles

    Je parle souvent de mon roman pour les adolescents Comme des lucioles dans le vent. Ados 15 et plus. Je profite donc de la lettre du jours pour vous en parler un peu plus.

    Pourquoi des lucioles? Je trouve que l'image est magnifique pour décrire la période de l'adolescence.

    Luciole : Insecte irradiant un éclat de lumière éphémère, dansant dans le vent chaud de l’été.

    Adolescence : Époque de la vie, fragile et insaisissable où l’absolu se vit avec chaque émotion.

    Comme des lucioles dans le vent : Éclats de lumière éphémère dansant dans le vent chaud de l’été, comme cette époque de la vie, fragile et insaisissable où l’absolu se vit avec chaque émotion. Quelques années qui s’échappent en un instant et ne laisse que le souvenir impérissable d’un feu ravageant.

    Comme des lucioles dans le vent est le récit de cinq adolescents vivant des réalités bien différentes et dont les destinées se croiseront bien malgré eux. Du vendredi matin au lundi midi, une fenêtre s’ouvre sur leurs pensées, leurs espoirs, leurs drames, leurs émotions.

    Que se passe-t-il dans la tête d’une jeune fille alors qu’elle subit un avortement? Comment un jeune fugueur retrouve-t-il le courage de pardonner et de rentrer à la maison après deux ans de fuite? À 17 ans, est-on réellement prêt à payer le prix pour faire partie de la gang? Comment arrive-t-on à transcender la peur après s’être fait agressée par le gars le plus populaire de l’école? Et comment, après avoir été battu et torturé par d’autres élèves, un jeune arrive-t-il à oublier et à refaire sa vie ailleurs?

    Écrire pour les adolescents est difficile. J'ai remarqué qu'il réagissait fortement, dans leur lecture, à des situations intenses ou des personnages qui vivaient des émotions très fortes. J'ai tenté d'écrire de façon à ce qu'ils puissent facilement se mettre dans la peau des personnages. On verra si j'ai réussi...

    Je vous ai présenté Feemo, il y a quelques jours. Je vous présenterai les autres éventuellement, au fil du temps.

    Avec respect!
    ML

    dimanche 13 avril 2014

    K - Kaléidoscope

    Comme lorsque j'étais enfant, j'observerais le monde à travers un kaléidoscope.

    Juste 10-15 minutes d'évasion...

    Avec respect!
    ML

    samedi 12 avril 2014

    J - Joie


    Au cœur de toute la tristesse, je me souviens que je suis un être de joie
    Je vogue sur les vagues de larmes lorsqu'elles surgissent, amis je réside dans la joie
    Ma mère était malade. Emprisonnée par son propre esprit.
    Maintenant elle est libre.
    Et ça me rend heureuse.
    Je l'ai embrassé pour une dernière fois.
    Nous avons souri

    Avec respect!
    ML


    I - D'où vient l'Inspiration?

    Photo: Sølve Sundsbø
    Surtout d'images et de détails. je pose beaucoup de questions lorsque j'écris et j'attends que les impressions se transforment en images qui racontent une histoire.

    Je me suis montée sur Pinterest  des tableaux avec de nombreuses images qui correspondent à des ambiances ou à des personnages.

    Aussi, je m'inspire très peu des gens autour de moi. Très rarement mes amis ou connaissances pourront se reconnaître dans mes histoires. À part dans mon roman pour ado Comme des lucioles dans le vent où je me suis directement inspirée d'expériences vécues par moi ou des gens dans mon entourage. Non pas que mon entourage n'a rien de croustillant à mettre dans mes romans, ce sont les situations et les sujets qui m'inspirent. Personne autour de moi ne passe la nuit à fomenter une révolution ou à consulter des spectres ou à diriger la moitié du monde connu, il y a des siècles.

    J'ai une urgence d'écrire, de décrire les images qui m'habitent. Ce n'est pas toujours de tout repos lorsque les mots font défaut, car il faut attendre, être patient. Une image ou une sensation a un temps de mûrissement non-défini. Je ne peux dire si ça prends 1 moi, 1 jours, 1 an pour que le casse-tête se forme et une histoire apparaisse. J'ai un bon nombre d'histoire en train de macérer...

    Dans les derniers jours, très peu de choses m'inspirent... à part peut-être de me remémorer les voix de ma mère et de mon père. D'écouter leur musique, de m'abreuver d'images, de souvenirs, de détails pour ne pas les oublier...

    Avec respect!
    ML

    H - Écrire l'Horreur

    Je n'ai jamais pensé qu'un jour j'écrirais dans le genre Horreur [et Surnaturel]. Les monstres, zombies et autres créatures cruelles ne m'inspirent pas vraiment. J'aime lire des livres d'horreur. Mais au niveau de l'écriture, ce qui me fascine c'est de mettre en opposition, la douceur et l'horreur. Des situations horrifiantes dans lesquelles mes personnages se débattent.

    Où est-ce que je trouve l'inspiration? Un peu comme je disais dans l'article A - Pourquoi l'Afrique?, je me documente dans les journaux, les faits divers sur les pays en guerre et les guerres civiles; il y a en masse de quoi s'inspirer. Et j'ai un faible pour les apparitions spectrales....

    Écrire des romans c'est surtout pour divertir le lecteur, mais je ne me cacherais pas que j'y ajoute une certaine critique du monde qui m'entoure. Peut-être le fais-je de façon maladroite, paternaliste et moraliste? J'essaie le moins possible...

    Et plus j'écris, plus ce genre m'appelle. Pour les possibilités qu'il offre de développer des personnages complexes, horrifiants, scabreux, cruels et profondément mauvais.

    Je ne suis pas une pessimiste, loin de là. Mais je crois que plus on regarde la mal en face, plus on le connaît et plus on arrive à ne plus en avoir peur et on peut enfin s'affranchir.

    Avec respect!
    ML

    G - Parce que je dois parler de Gabrielle

    J'ai une de mes filles qui m'intime fortement de parler d'elle. En fait de parler de Gabrielle. Son nom complet est Gabrielle-Jade, mais je l'ai toujours appelé Jade.

    Gabrielle n'est pas un nom que j'aime particulièrement. Je n'aurais pas un personnage qui porte ce nom dans mes romans. Pourquoi alors est-ce que ma propre fille porte ce nom? Le choix d'un nom pour mes enfants fut, tout comme pour l'inspiration, un ensemble d'images et d'impressions.

    Pour Gabrielle-Jade ce sont des rêves que j'ai fait lorsque j'étais enceinte. Quand j'y repense après maintenant 23 ans, je reste avec une impression de force et de détermination. Gabrielle est obstinée, déterminée et représente pour moi un pilier sur lequel je peux m'appuyer pour puiser de la force et du courage. Jade est douceur, rire, intimité et créativité.

    Évidemment, c'est une de mes plus grandes fans. Mais surtout, c'est la conceptrice de mes pages couvertures de livre. Elle a le don de transformer les descriptions éthériques de ce que je veux en images qui portent. La page couverture d'un livre... ça passe où ça casse!

    Avec respect!
    ML

    mardi 8 avril 2014

    Interruption

    J'interromps mes activités (pour aujourd'hui du moins).

    Ma mère est décédée et je n'ai pas trop envie d'écrire.

    Je rattraperai les lettres du A to Z challenge, demain ou dans quelques jours. À propos de ma mère :

    H is for HOMELESS – Behind the nameless a story
    S as in a SONG for Suzanne

    Avec respect et amour!
    ML

    lundi 7 avril 2014

    F comme Feemo

    Non ce n'est pas une faute d’orthographe. Je ne parle pas ici de la pâte à modeler Fimo. Mais bien de Feemo, un des personnages de mon roman pour ado Comme des lucioles dans le vent. D'après les commentaires reçus par mes premiers lecteurs, c'est le préféré des cinq.

    C'est un jeune qui vit dans la rue.

    Je me souviens très bien du moment où j'ai écrit l'intrigue l'entourant. Je voulais qu'en lisant son histoire, le lecteur soit touché et en arrive à penser que ça pouvait être son frère, son fils, son meilleur ami qui vivait cette situation. Je voulais qu'on ait envie de lui jaser, de lui offrir un café ou au moins de lui sourire.

    À cet époque, j'écrivais régulièrement dans un café de la rue Ste-Catherine. Ce jour-là, je doute. J'ai travaillé avec beaucoup de jeunes, mais rarement avec des jeunes marginaux. Ce que j'en savais m'avait été raconté par d'autres intervenants. Mais comme l'écriture, ce n'est pas juste une question d'expérience, j'ai puisé dans mes impressions, mes images et mes quelques interactions avec eux.

    Et j'ai écrit durant de longues heures, imaginant un de mes enfants vivant dans la rue... imaginant le grand câlin que je lui ferais si je le retrouvais.

    En sortant du café, je croise un jeune qui quêtait au coin de Papineau et Ste-Catherine. Il me regarde en souriant, me tend la main. Je lui souris et fais non de la tête. Il insiste :

    - T'as l'air fine tu pourrais m'inviter à souper!
    - Faut que j'aille faire souper les enfants.
    - Un câlin d'abord!

    En plein milieu du trafic, je l'ai pris dans mes bras, longuement, comme si je serrais un de mes enfants. Ça nous a fait du bien à tous les deux.

    Extrait - Comme des lucioles dans le vent (Feemo)

    Leur regard se croise à nouveau et Fred sourit. Ça lui était arrivé souvent de croiser dans la rue ces adolescents qui sur un coup de tête quittent la maison et sont trop tête dure pour y retourner. La rue finissait par briser et détruire la dernière parcelle d’innocence et d’espoir qui tant bien que mal survivait au fond d’eux. Feemo, ne faisait pas exception, malgré une certaine assurance. Mais Fred avait trop vu cette carapace faites de peur et de colère, pour ne pas savoir que sous ses air,  se cachait un enfant mort de trouille. Il ne saurait sûrement jamais pour quelle raison le gamin s’était retrouvé tailladé dans la ruelle derrière l’hôpital, mais il était certain que ça ne serait pas la dernière fois.

    Richard, un travailleur de rue, lui avait dit une fois : « Mon Fred, ces jeunes finissent par croire dur comme fer à la personnalité qu’ils se forgent dans la rue pour survivre, qu’ils en oublient leurs rêves, leur avenir, leur âme. Se sont des fantômes. Les squelettes que l’on cache dans les placards à l’abri du commérage. Mais la nuit, ils hantent la ville, corps sans âme. Sac de peau en liberté. »

    - Ya pas de quoi mon petit gars. Fais attention à ta peau quand tu sortiras. Et si tu as un bobo à soigner, je suis ici toutes les fins de semaine jusqu’à six heures du soir, n’hésite pas, lance Fred accoté dans le cadre de porte.
    - Peace, man!, murmure Feemo, deux doigts levés en signe de paix et de respect.

    À part avec Chantal, c’était la première fois que Feemo ne se sentait pas comme un corps vide avec l’envie pressante de fuir. Plusieurs fois, il en avait eu marre de la rue. Mais où serait-il allé? À la maison? Un autre endroit où il fallait prétendre que tout allait bien et qu’on était au-dessus de ses affaires. Au moins dans la rue, c’était clair. Il savait à quoi s’attendre et savait ce qu’on attendait de lui. Sourire, offrir son corps et ramasser le cash, et surtout, surtout fermer sa gueule. Dans une vie antérieure, il s’appelait François Morin. Aujourd’hui il était Feemo, un bout de plasticine colorée, malléable et sans âme.


    Avec respect!
    ML

    dimanche 6 avril 2014

    La pause du dimanche #AtoZchallenge

    Une pause bien méritée. J'ai écrit plus en 5 jours que dans les trois derniers mois. Je savais que j'avais besoin d'un coup de pied au derrière, mais là j'avoue que mon cerveau est en train de cuire.

    Pour les curieux, vous pouvez visiter mon blogue en anglais AMBROZYA où je fais le challenge aussi. Le dernier article est une petite liste de blogues que j'ai découvert cette semaine.

    A is for Answers
    B is for Belinda
    C is for The Comet
    D is for Dragon
    E is for Elephant
                                                         Being neighborly during the #AtoZchallenge

    Avec respect!
    ML

    samedi 5 avril 2014

    E - Échouer, la voie de la réussite

    Si échouer dans la vie avait aussi peu de conséquence que de manquer une maison en pain d'épice, on n'en ferait peut-être pas autant de cas.

    Durant de longues années j'ai écrit en secret. Seulement quelques personnes étaient au courant. J'avais si peur... de quoi? Je ne me souviens plus très bien. Je pense que c'était la peur des commentaires me disant que c'était poche ce que j'écrivais. Lorsqu'on a peur d'être critiqué, ce n'est pas "ce que tu écris qui est mauvais", ce qu'on entend c'est : "TU es poche!" Je faisais très peu de nuance entre ce que je faisais et qui j'étais. Bon, j'avais déjà l'estime de soi rampante et la retenue facile à cet époque.

    Maintenant, il y a toujours un fond d'excitation, mais jamais la peur viscérale que j'éprouvais il y a 20-25 ans. Je me suis déjà fait dire qu'avec l'âge on devient plus sur de soi, etc., etc. Je connais des gens que même avec les années, ils ne vont jamais se lancer. L'instinct de survie devant une menace, même imaginaire est tellement plus fort... En fait, c'est à force de me péter la gueule que je suis devenue affirmée à propos de mes écrits. J'écris ça et je cherche un exemple d'échec...

    Ce n'est pas au niveau de l'écriture que j'ai échoué. Si je regarde les attentes que mon père avait... Epic Fail! Parfois dans l'éducation de mes enfants, on m'a fait des remarques... Maintenant quand je regarde mes enfants aujourd'hui, ils sont si beaux, bien élevés, ouverts, expressifs, etc. Et je réalise que c'est là  que je me suis construite, avec eux. À force de perdre patience pour des niaiseries, de me sentir impuissante, petite, incapable; de manquer des recettes, d'avoir un compte de banque dans le rouge et faire de la magie pour qu'il y ait de la bouffe dans le frigo; de ne pas pouvoir acheter des cadeaux de Noël; de ne pas dormir pour étudier et à l'aube nourrir le bébé...

    Quand je regarde en arrière ce qui est, selon les normes, une suite d'échecs, je me dis que la vie c'est ça. Si j'arrêtais de voir ça comme des échecs... mes enfants me rappellent que la fameuse maison en pain d'épice qui ne voulait pas tenir debout, on l'a mis dans le congélateur et on l'a fait tenir avec des cure-dents. Nous avons tellement rit. Que le frigo vide a été l'opportunité d'apprendre à faire des pousses de légumineuses et de cultiver un petit jardin sur le balcon et qu'à Noël nous avons joué à des jeux, ensemble, toute la nuit.

    C'est toujours une question de perspective. Pour mes enfants, je suis la plus drôle, la plus créative des mères. Alors que pendant longtemps, j'ai trouvé ça difficile et qu'il y avait plus souvent de larmes que de rires.

    Écrire est une passion qui m'habite depuis si longtemps et je me suis cachée pour que cette partie de ma vie reste intacte, loin du tourbillon et de la lourdeur. Quand je regarde derrière, peut-être que j'aurais pu m'exposer avant, car depuis que je le fais, je ressens de plus en plus de liberté...

    J'ai très peu échoué dans ma vie, je réussis beaucoup de ce que j'entreprends. Tout simplement parce que je suis patiente et que je n'ai pas peur des coups... Mais plus je suis ouverte, moins il y a de coups, plus je suis vulnérable et plus il y a de force dans ce que je fais.

    Faut-il absolument échouer pour comprendre tout ça? Ou bien, échec et réussite ne sont liés qu'aux attentes que nous avons de nous-même?

    Avec respect!
    ML






    vendredi 4 avril 2014

    D - La Diversité dans les livres

    Diversité
    Parfois je me pose la question. Comment puis-je favoriser la diversité dans mes romans? C'est une question à laquelle je suis sensible en général. Les médias, la télévision devraient être "transparents". La diversité devraient se manifester sans même que l'on ait besoin de faire remarquer qu'il "devrait y avoir plus de noirs, d'asiatiques, de latino-américains, etc."

    En même temps, lorsqu'un personnage se manifeste dans une histoire, c'est une image qui se forme à mon esprit... et je suis désolée de constater que la diversité ne vient pas de soi. Dans mon roman pour adolescent, les personnages sont de jeunes québécois blancs. Je remarque aussi, que je n'ai pas envie de "décrire" la couleur de peau ou les traits ethniques des personnages. Ça sonnerait faux... J'aime la transparence et je n'ai pas de prise de position spécifique sur la question et je ne veux pas en faire.

    Mais je me questionne...

    Je n'oublie pas non plus que j'ai écrit un roman dont la première partie se passe en Afrique. Mais j'ai, avec beaucoup de parcimonie, décrit la couleur de peau. Je me disais qu'étant donné que nous sommes dans un pays d'Afrique noire, je n'avais pas besoin d'en rajouter. Le contexte crée l'image. Point.

    Tout comme je ne décrirais pas la peau blanche, à moins peut-être d'écrire un roman érotique ou la peau et ses contrastes dicteraient une partie des descriptions.

    Ce n'est donc pas simple tout ça. Je ne voudrais pas que du au fait que je sois de minorité visible, on m'impose une quelconque mission naturelle que de défendre la diversité dans mes propres romans. Si je le fais c'est parce que je le choisis. En fait, parce que les personnage l'auront choisi...

    Dawara
    Un mot sur le Général Jacques Dawara, un des personnages principaux de Lorsque le fond de la mer a trembléJ'éprouve une certaine fascination à développer des personnages méchants. Le Général Dawara, n'est pas méchant. Il est opportuniste, naïf, avec un intellect limité et une vision du monde à très courte vue. Ce sont les personnages les plus complexes à écrire, parce que les lecteurs ne les aiment pas. Mais il faut arriver à écrire un personnage que les lecteurs vont aimer détester, car il sert l'histoire et crée le contraste qui fait ressortir les qualités du héros.

    Le Général Dawara est inspiré de certains dictateurs africains qui ont pris le pouvoir dans les 60, alors que plusieurs pays d'Afrique s'affranchissaient de la colonisation. Cette période est une véritable mine d'or d'information sur les coups d'États, les milices, les massacres de civils, etc. Pour m'inspirer ce fut très facile. Googlez "images général africain" et vous allez comprendre ce que je veux dire.

    Avec respect!
    ML

    PS : Cet article a été écrit sous l’influence de la bière du vendredi.
    Article écrit dans le cadre du défi A to Z blogging challenge


    jeudi 3 avril 2014

    C - Le Corps de l'artiste

    J'ai commencé à écrire cette histoire au mois de novembre dernier dans le cadre du Nanowrimo 2013. Je ne me souviens plus d'où l'idée m'est venue. En général, une histoire surgit à mon esprit comme un ensemble diffus d'images, de sensations et d'impressions ou une envie d'explorer une certaine époque ou un milieu en particulier.

    Dans Le corps de l'artiste, on se retrouve autour des années 1500. Je remarque que dans mes derniers élans d'écriture, je remonte de plus en plus loin dans le temps. Peut-être parce que certains éléments font appels au surnaturel et qu'il est beaucoup plus intéressant de faire surgir des spectres de manoirs en pierre, que d'un condo en ville. La vérité c'est que mon cerveau ne conçoit que très peu d'éléments dramatiques surgissant de mon quotidien. Il faut bien se garder un semblant d’équilibre mental.

    C’est lorsque j’ai trouvé le titre que le déluge d'images est arrivé. À un certain point, j'ai même cru que j'allais faire quelque chose de plus long qu'une simple nouvelle. Ça peut toujours changer. Je n'ai pas encore terminé.

    L'histoire en quelques lignes : Une jeune femme,  fascinée depuis l'enfance par la sculpture, décide de se rendre à la ville pour rencontrer un véritable maître-sculpteur et apprendre sous sa tutelle. Évidemment, à cette époque, sa famille ne saute pas de joie à l'idée de perdre une fille, bonne à marier, pour un atelier où il n'y aurait que des apprentis-garçons. La jeune artiste a à peine mis le pied dans la maison du sculpteur,  qu'elle se retrouve être le sujet de choix d'une étude sur la matière. Le maître l’utilise donc pour enseigner à ses élèves la transformation de la matière, à travers la transformation de soi.

    Je ne vous en dis pas plus. En voici un court extrait, où le maître élabore sur la signature des œuvres :

    « Lorsque vous signez votre œuvre, vous devez en ressentir la brûlure dans votre propre chair. C’est la seule indication que vous avez tout donné, que vous avez retranché de votre être les parties nécrosées; que vous avez essoré la moindre particule de sang et de sueur de votre corps éphémère.  Et votre âme, que vous avez poli inlassablement durant de longues heures, illumine de l’intérieur.  Cette flamme devient ce qui vous pousse, vous transporte vers l’avant et purifie votre esprit de tout ce qui n’est pas création pure. Chaque nouvelle œuvre sera issue du néant, et sa grandeur n’égalera que la profondeur de votre  abandon à la matière. La pierre et vous ne devez faire plus qu’un. Lorsque vous aurez atteint ce degré de maîtrise, vous pourrez, sans aucune hésitation, signer la matière brute, avant même d’avoir commencé à en extraire le chef d’œuvre. »


    Cette nouvelle est développé en 5 ou 6 parties qui sont entrecoupées de d'autres récits. Le livre, d'environ 150 pages, forme un recueil de 8 nouvelles "noires" (incluant celle-ci). J'avais le goût d'explorer la thématique du maître-disciple, surtout dans cette nouvelle. Dans les autres nouvelles, je touche différents aspects reliés aux dynamiques de groupes sectaires, et l’ascendant des figures d'autorité sur nous. Et enfin, comment la peur ressentie dans une circonstance, peut nous faire oublier nos codes moraux et le simple bon sens...

    Avec respect!

    mercredi 2 avril 2014

    B - Connaissez-vous Babel?

    Connaissez-vous Babel?

    Oui, il y a bien la fameuse tour mythique dont l'histoire est racontée dans la Genèse. Cette fameuse tour que les humains ont construite pour se rapprocher du ciel. Mais Dieu les trouvant trop ambitieux mis fin au projet en les "maudissant". À partir de cet instant, ils se mirent tous à parler des langues différentes et ne purent terminer la construction de la tour, se trouvant dans l'impossibilité de communiquer efficacement.  L'expression "Tour de Babel" fait maintenant image dans le langage (même chez les athées.)

    crédit photo: John Elfasi (Voir)
    Donc Babel... de nos jours. Au début de l'année, quatre jeunes inconnus, qui ne se connaissaient ni d'Ève, ni d'Adam (décidément) furent choisis après un processus fastidieux (examen écrit, entrevue, etc.) pour devenir blogueurs et blogueuses. On leur a demandé, tout simplement, pendant deux ans, d'observer le monde autour d'eux et de partager leur perspective de la vie urbaine dans une ville cosmopolite comme Montréal. Particularité : les jeunes doivent être issus d'une (ou des) communauté culturelle ou être de minorité visible.

    Bon, avant que l'on pousse les hauts cris partout pour dénoncer l'instrumentalisation du "jeune" et des "immigrants", j'aimerais dire que ce que je trouve intéressant dans l'idée d'avoir des paramètres aussi précis, c'est que l'on permet à des groupes peu représentés dans les médias ou dans le discours mainstream d'avoir une voix.

    Pourquoi veut-on les entendre parler? Parce que vivre dans une ville relevant d'une culture particulière alors que l'on est élevé principalement dans une autre, donne, selon-moi, une perspective très intéressante.  J'ai travaillé quelques années avec des jeunes immigrants ou de parents immigrants qui avait développé une troisième culture. Un mélange de la culture d'ici et de celle de leurs parents. C'est unique et en constante mouvance. Une culture riche et jamais fixée ou cristallisée dans quelque chose. On peut en reconnaître la présence, mais on ne pourrait en donner de caractéristiques précises.

    Je vous parle de Babel, parce que ça vaut le détour. J'ai déjà dit ici que je ne lisais plus les journaux, mais ça ne veut pas dire que je ne lis plus rien. Je cherche des voix différentes, dissonantes, discordantes, pour me faire une opinion sur divers sujets. Peut-être qu'en bout de ligne, lorsque je me fais mon idée, je suis totalement d'accord avec les chroniqueurs à la mode ou les éditorialistes, mais j'aime faire des détours. Ça me garde l'esprit alerte. On s'endort trop facilement...

    Ainsi nos quatre jeunes blogueurs ont choisi de façon unanime de nommer leur blogue Babel. Parce que ça fait image justement. L'aventure ne fait que commencer. Après seulement trois mois, je salue leur courage. Ils s'exposent à tout vent, avec la naïveté (je n'ai pas dit ça!) et la fraîcheur de leur regard sur le monde. Ils ne sont pas naïfs, loin de là. Ils questionnent et critiquent des choses que l'on ne regarde plus nous-même... la naïveté est du au fait que parfois l'inconscience de notre lucidité est une bénédiction.

    Avec respect!
    ML

    Article écrit dans le cadre du défi A to Z blogging challenge