mercredi 26 octobre 2011

Finalement j'ai un résumé

En route pour NaNoWriMo 2011. Il suffisait que j'arrête et que je concentre les vagues d'idées dans une direction. Alors c'est fait j'ai un résumé d'histoire. Pour avoir la version longue du processus, allez faire un tour chez ambrozya C'est très joli et enveloppé d'un peu de poésie.

Si vous ne pouvez attendre et n'êtes intéressés que par le résumé, le voici :

Mysterious ways (titre de travail)

When she set foot on the earth, emerging from the sea, all living creatures could feel the cold bite of fear. She had the power to make animals speak and turn men into pigs. Centuries ago she had cursed the country, allowing her to take a young soul every 7 years to create an army that soon, she thought, would roam the earth and rule it, like she ruled the deep sea. One year, on her way to claim her due, a man stood in her way. The arrogant Count Harold Ferrigtan, the new master of Beandrion. Describing the myth of this curse has “"stories for the naive"”, the young Lord had decided to abolish the cult of Oceana has soon as he became the ruler. Most importantly, he banned the practice of sacrificing a young girl to the wrath of the ocean to keep is country safe from destruction. Elders tried to warn him, to no avail; he would not listen. Not even to his dear uncle Clad, who raised suspicion about the young maiden that quietly arrived from a distant country, on a stormy night. He could see she was a witch, of some sort, that would bring deception in his nephew’s heart and maybe worst. But he was far from the truth. Her arrival coincided with the first fight between Harold and his best friend, Charles Sorringon. Would Harold have challenged the Dark Lady, knowing what was at stake?

Avec respect!
A.

dimanche 23 octobre 2011

Une semaine avant le NaNoWriMo


Et voilà c'est reparti! 50 0000 mots en 30 jours. L'an dernier je n'avais pas gagné le jeu. J'avais commencé qqs jours avant le 1er novembre. Cette fois-ci je me suis préparée.

J'ai travaillé un synopsis. J'ai déjà une bonne idée de mes personnages principaux. Je suis en train de me monter une banque d'idées à développer, des mots à utiliser, des jeux pour stimuler ma créativité. Je suis en contact avec d'autres Nanowrimeur. Je lis les trucs donnés par d'autres écrivains qui l'ont fait les années passées.

Il me reste à mettre à mon agenda des sessions de travail en groupe avec d'autres nanowrimeurs dans ma ville. Mon autre idée est de faire des sessions de jeu d'écriture avec les amis autour de moi qui ont toujours un petit intérêt et que s'ils avaient plus de temps perdus écriraient. Ça serait le fun un dimanche de novembre, dans un café à se gaver de mokaccino ou de cidre chaud et écrire en bonne compagnie.

Le défi cette année est d'écrire un roman en anglais. En fait cela fait plusieurs années que j'écris en anglais des poèmes et de courtes histoires un peu (beaucoup) noires, fantastiques, érotiques. Cette fois ci j'y vais pour le développement et la profondeur, d'où l'idée de bien me préparer avant.

Pour lire des extraits durant le mois de novembre je vous inviterai à visiter mon nouveau blogue en anglais : ambrozya en anglais

Pourquoi ne pas tout mettre ici? Bonne question. Ce n'est pas tout le monde qui est bilingue et la plupart de mes partenaires d'écriture sont anglophones (lire américains et anglais). Disons que le marché du dark fantasy et de l'horreur est moins développé ici. Ou moins accessible peut-être? Enfin j'ai décidé d'arrêter de m'en faire avec mes multiples personnalités et de régler ça avec deux blogues.

Pour ceux qui veulent savoir ce qui arrive avec mon roman (en français) : Je corrige. Rien de bien excitant. J'ai prévu d'avoir terminé pour les vacances des fêtes. Je suis assez contente des commentaires que j'ai eu de mes premiers lecteurs. Ça facilite le travail de savoir ce qu'ils ont aimé et moins aimé.

J'aime jouer. Allier l'écriture et le jeu est un match parfait pour moi. So it's countdown to NaNoWriMo 2011!!!

Avec respect!
A.

vendredi 5 août 2011

L'artiste

Le fameux artiste-peintre avec qui j'ai parlé de lever de soleil, est finalement un maquilleur-artiste. Il m'a peint le visage de 3 magnifiques plumes et une lune. Je me sens comme une enfant. Je veux garder le maquillage jusqu'à la fin de mes jours! Ça faisait sourire les gens au village.

Ce fut une belle rencontre. Une profonde conversation sur l'écologie et divers projets qu'il réalise et réalisera aux quatre coins du Québec. Nous avons marché dans la forêt et sur le bord de l'eau.

Nous avons soupé dans un petit bar. Le fameux bar où il y a d'écrit sur la porte : "Attention sortie de gars chaud". Les boucles se bouclent. Je vous en avais parlé à mon arrivée. Ils servaient ce soir un spaghetti sauce maison. C'était la fête d'une des employées. Nous avons mis des perruques et des chapeaux et l'avons applaudi.

C'est la fête!

C'est aussi un artiste-poète. Il transforme les mots et les expressions et il fait des jeux de mots, que je suis incapable de refaire. Le seul que j'ai retenu : "Je suis un artiste multi-indisciplinaire". Nous avons beaucoup rit. Il part ce week-end à un symposium autochtone dans le coin de Sept-Îles. Il va faire des maquillages et représenter les 11 nations.

La journée d'aujourd'hui complète de belle façon mon périple "créatif". La peinture sur le visage, comme symbole de fierté et de célébrations après le travail accompli. Je me sens libre.

With great respect and love!
A.

jeudi 4 août 2011

Les rencontres

Ça m'a fait drôle de ne pas écrire aujourd'hui. Je me suis cherchée quelque chose à faire, jusqu'à ce que je me souvienne qu'ici il n'y a rien à faire. Simplement se laisser porter. Être. Étrange phénomène, les gens autour ont soudain apparut. Surement le fait de sortir de la bulle que j'avais créé pour ne pas me laisser distraire.

Des rencontres : je pense que je me promène avec un drôle de sourire dans le visage. Les gens me sourient, me disent bonjour, on jase. Un groupe de lyonnais très sympathiques. Un marin, qui m'a raconté le plus beau voyage de sa vie, en Haïti. Une Alsacienne de 55 ans, qui fait du pouce au Québec. Un couple de Lyon. Un autre couple de Bretagne. Un capitaine qui fait des balades aux baleines. 18 ados de Paris qui m'ont parlé du magasinage qu'ils vont faire à New York et de "Putain qu'on se les gèle au Québec!!" Mais ils ont aimé les baleines, même si c'était sous la pluie à 12 degrés.

Un rendez-vous : J'ai faillit arriver en retard au rendez-vous. Je tergiversais entre la pointe et la longue marche sur le bord du fleuve, faisant des allers-retours dans la baie. Finalement, je suis allée sur la pointe. J'arrivais... je marchais encore sur la roche quand je les ai aperçu. Sur le coup, j'ai pris ça pour un remous dans les vagues. Mais non. Une belle famille de bélugas est passée juste devant moi. Ils étaient trois d'une blancheur immaculée. C'est fou comment juste à y repenser je me sens complètement exaltée en dedans!

L'autre rêve : j'ai marché dans les bois durant mon séjour. Évidemment, je regarde pour voir si je ne connaitrais pas quelques plantes. Il y en a pleins!!!! Je rêve de m'ouvrir une petite boutique de plantes médicinales, savons et autres trucs de sorcière. J'en ai rêvé à l'Île d'Orléans, aux Îles-de-la-Madeleine et ici. Je pourrais m'ouvrir une chaîne...

Demain, c'est ma dernière journée. :)

With great respect and love!
A.

mercredi 3 août 2011

Mission accomplie

C'est dans un moment très dramatique et hollywoodien que j'ai écrit le mot FIN à la dernière page de mon livre, vers 18h aujourd'hui. 394 pages plus tard. Ce fut un moment d'intense surprise! Les personnages ont convergé, dans un moment d'extrême tension, vers un point culminant, qu'ils semblaient avoir décidés d'avance, sans m'en parler, en me mettant devant le fait accompli.

J'ai terminé l'histoire. C'était ce que j'étais venue faire, en m'exilant deux semaines. Voilà, j'ai laissé libre court à mon imagination, sans contrainte, en m'abandonnant aux lubies de mes personnages, malgré mon opinion sur ce que j'écrivais et ce qu'ils me faisaient écrire.

Je flotte depuis quelques heures, le sourire fendu jusqu'aux oreilles.

Je ne savais pas qu'après le contentement, qui était présent hier, il y avait aussi la paix et le calme intérieur. Je repense à toutes les fois où je me suis dit « À quoi bon? » Mais toujours je suis revenue écrire quelques pages par-ci par-là. C'était l'été de la dernière chance.

C'est fini et ce n'est pas fini. Maintenant le vrai travail commence. La relecture, les coupures (!!!!), la réécriture, le découpage, le recoupage, la censure, la décensure (je sais ça n'existe pas, mais vous comprenez!), les pleurs et les déchirements. Maintenant, il me reste à prendre la matière brute, morceau par morceau et à la transformer pour en faire un vrai livre.

Merci à tous ceux qui depuis 3 ans me demandent, quand vous me croisez : « Et puis comment va ton livre? » « Est-ce que tu écris toujours? »

Merci tout simplement d'être là. Ça me touche que ce que je vous partage de ce rêve qui m'habite allume des étincelles d'intérêts dans vos yeux. Merci de votre soutien, de votre amitié et de votre amour.

With great respect and love!
A.

mardi 2 août 2011

Le contentement

Après la journée d’hier où j'ai cru un instant que j'allais devoir revenir en ville, parce que je ne filais pas bien, aujourd'hui a été absolument splendide. Balade sur le bord de l'eau en matinée pour simplement évacuer le mal de tête d'après fièvre. Quelques courses et au boulot.

La musique : c'est primordial pour ne pas être distraite par ce qui se passe autour. Quand je suis bien ancrée et que je suis concentrée, j'enlève la musique pour simplement baigner dans l'ambiance. Le hit du jour : Kalimba de Mr. Scruff (sur l'album Ninja tuna) vraiment un must quand l'inspiration coule à flots.

Le rendez-vous : j'ai eu droit à un autre rendez-vous secret ce soir. Je vais tous les soirs sur la pointe à l'embouchure du fjord. Mais pas ce soir. Je suis descendue sur le bord de l'eau dans la baie. Une envie de faire la chasse aux roches. Ça n'a pas pris beaucoup de temps. J'ai faillit écrire, je n'ai pas attendu longtemps. Il ne faut pas attendre ou espérer, il suffit d'être simplement là et baigner dans la perfection de l'instant. Je suivais des yeux un canard qui plongeait et se baladait entre les voiliers. J'ai cru en voir un deuxième, mais je n'arrivais pas à distinguer son bec. Une tête ronde, un peu grosse finalement pour un canard. C'est lorsqu'il a plongé que j'ai vu que c'était un phoque. J'aaaadddddddddoooooooorrrreeee les phoques! (Oui c'est vrai j'en ai mangé l'autre dimanche !!!) Un rendez-vous tout en douceur qui a mis un large sourire au coin de mon cœur.

Le coucher de soleil : Et pour vraiment faire déborder mon cœur, dans l'orangé brûlant du ciel couchant est apparu à travers les nuages un splendide arc-en-ciel. Je crois qu'il pleuvait sur la côte sud. C'était très émouvant.

La folie du jour : une explosion de choco-caramel. Ça c'est un gâteau au chocolat avec un trou dans le milieu rempli de caramel. J'ai une amie écrivaine Saranna Dewylde qui nourrit sa muse de café et de chocolat. J'ai donc essayé sa recette. Le contentement divin! D'ailleurs elle vient de publier son dernier roman The real Housewives of Olympus. Toute une plume! Elle doit écrire un livre par mois environ. Et elle a trois autres livres en voie de publication. Elle est adorable en plus et me soutien beaucoup dans les hauts et les bas de l'écriture.

Les animaux domestiques : il y a une épidémie de chiens en vacances ici. Je me demandais devant mon choco-caramel où étaient les chats? Je n'ai vu aucun chat errant. Qu'à cela ne tienne! En sortant du Café, je croise une chatte qui sortait d'un sous-bois avec 2 mini chats. J'aime beaucoup les chats. Ils ont le don d'émouvoir mon coeur.

Écriture : 3705 mots. J'ai arrêté d'écrire à la fin d'un chapitre. Il n'y avait plus rien. J'avoue que je suis un peu perdue, parce que je ne sais plus comment arriver à la fin que j’aie prévue. Il y a une nouvelle fin qui se dessine et il y a aussi un espace de contentement qui s'ouvre. Tout est parfait, je n'ai qu'à me pointer au rendez-vous avec confiance.

With great respect and love!
A.

L'orage

Il y a eu un orage en fin de journée. J'aime les orages. Il y a comme un écho de fureur insolente dans les orages violents. Celui-ci s'annonçait dévastateur. Le ciel était gris depuis quelques heures. Il n'y avait pas d'éclair. Je suis allée m'étendre dans ma tente et très peu de temps après le tonnerre s'est mis à gronder. C'est rare que l'on soit à l'extérieur lors d'un orage. Je me suis tellement fait dire que c'était dangereux que je me cache derrière une fenêtre et je regarde.

Cette fois-ci, je me suis dit qu'au fin fond de la forêt dans une tente je ne risquais pas grand chose. Merci de me garder dans mon illusion si ce n'est pas vrai. Le tonnerre a été si fort à un certain moment que la terre en a tremblé. La sensation est incroyable! Il n'a pas plu si fort, ni si longtemps. Mais le tonnerre m'a permis de canaliser un sentiment qui me brûlait par en-dedans durant la journée. Parfois la nature n'est que l'écho de soi... enfin j'aime bien le croire.

La fièvre (bis) : encore la fièvre aujourd'hui. Je dois couver quelque chose, comme dirait toutes les mères que je connaisse (moi y compris). 39,3. degrés. Je me suis levée tard. Mon corps ne voulait pas bouger. Quand je me suis levée finalement, j'ai été directement écrire. Il y avait comme une sorte de rage dans mon écriture... j'ai enfilé les pages, les unes après les autres, comme un roulement de tonnerre sans fin, qui fait frémir. Je veux finir absolument. Je pense que je prends ça un peu trop à cœur…

Le mot du jour : "Solitaire". Le curieux m'a dit ça en me croisant aujourd'hui. "Tu es une solitaire toi!" Il m'a dit ça comme une vérité. En y repensant plus tard, je me suis dit que ça tombait sous le sens. Je passe mes journées toute seule. En même temps je ne connais personne qui voudrait voyager avec quelqu'un qui passe de longues heures devant son ordinateur. En regardant les "grappes" d'étudiants étrangers qui font la tournée du Québec, je sais que je ne pourrais pas voyager en groupe. Je pense que quand on est solitaire au fond de soi, il y a des habiletés sociales qu'on n'a tout simplement pas et que l'on ne sait même pas qu'on ne les a pas. Je ne suis pas attirée par la vie sociale ou personnelle en groupe. Au travail, je fais avec. Ma réflexion là-dessus est encore plus poussée, mais se prête mieux à une discussion qu'à un monologue...

Écriture : 4501 mots. Aujourd'hui, la rage au creux du ventre et une trame sonore démentielle. Je ne savais pas que j'avais du Métallica, ni du Janis Joplin dans ma playlist. J'écris en général sur les Bee Gees en boucle. La musique a fait la différence aujourd'hui pour me garder dans ma bulle. J'approche de la fin. Et l'orage gronde... Je n'aime pas les séparations.

With great respect and love!
A.

dimanche 31 juillet 2011

Le principe d'inertie

Chaque journée est unique. Aujourd'hui je me suis retrouvée nez à nez avec l'inertie. Je me suis levée lentement ce matin. (Avoir eu un cadran j'aurais fait snooze au moins 6 fois!) J'ai mangé lentement et je suis retournée me coucher. J'ai lu lentement. Vers 13h, je me suis finalement levée lentement et je suis allée m'installer pour écrire lentement.

Le principe d'inertie (attribué à Newton) se retrouve aussi dans les travaux d'Aristote, pour qui l'état naturel des corps est l'immobilité. Il attribue le mouvement d'un objet à une force qui s'exerce sur celui-ci. Selon cette idée, pour garder un objet en mouvement, il faut qu'une force lui soit continuellement appliquée.

Je n'ai aucune idée comment je suis arrivée à écrire aujourd'hui. Il n'y a personne ici pour me motiver. Ah oui, à part Le Curieux qui m'aborde maintenant avec un certain respect et même de la douceur : « Et puis l'écriture aujourd'hui? » Un peu lent aujourd’hui. « C'est pas grave lâche pas! » Il y a des êtres que l’on croise sur sa route qui sont comme une force pour pouvoir se garder en mouvement. Merci Le Curieux!

Le compliment : J'ai discuté avec un artiste peintre aujourd'hui. Nous avons parlé du lever du soleil. Je suis plutôt coucher de soleil, mais ici le soleil se couche dans les montagnes et le soleil se lève sur le fleuve autour de 4h30-5h. Ça devrait m'intéresser. Il m'a parlé de l'inspiration. En partant il m'a dit: « Tu es belle! Belle dans ton âme et dans ton cœur." » Il y a des compliments qui font du bien à entendre... comme une force pour se garder en mouvement.

Paulo Coelho : L'auteur du fabuleux livre "L'alchimiste". Sa page FB nous dirige parfois vers son blogue. Aujourd'hui : Manual for climbing mountains Il y a des choses que ça fait du bien de lire. Comme une force pour se garder en mouvement.

Pour toi : Oui toi. Je serais allée marcher sur le bord de l'eau en tenant ta main aujourd'hui. J’aurais trouvé quelques blagues pour t'entendre rire. Et en silence, je t'aurais regardé écouter. Il y a dans toi un profond éclat de lumière qui jaillit quand tu écoutes. Ton être entier se met au diapason de ce qui t'entoure. Je suis certaine que tu pourrais entendre les secrets du vent... Et ta main dans la mienne... comme une force pour se garder en mouvement.

Écriture : 3253 mots. 6ème journée d'écriture en ligne. 22032 mots pour la semaine. Ce soir je me couche tôt. Je laisse libre cours à mon état naturel d’immobilité. Je n'ai plus de force... pour me garder en mouvement.

Je pense à vous.
With great respect and love!
A.

samedi 30 juillet 2011

La fièvre

Ça a commencé ce matin, dès le réveil, comme un feu qui viendrait de l'intérieur. Je ne me sentais pas mal. Juste la peau très chaude... encore ce fameux coup de soleil que j'ai supposé. Tout ce que je faisais prenait du temps. M'habiller, manger, marcher. Trop de temps. J'avais hâte d'aller m'asseoir pour écrire. Tellement hâte que j'en étais fiévreuse.

J'ai hâte de finir. Durant la nuit, j'ai eu une autre idée. C'est drôle parce que je me disais hier qu'après avoir terminé ce livre-ci, je ne sais pas si je trouverai d'autres idées de livre ou de personnages. Parce qu'il me semble que j'essore la moindre cellule de créativité dans celui-ci. Je me sens vide à la fin de chaque journée. Et quand je m'installe le matin, j'ai un court passage à vide où je dois m'abandonner pour que la magie opère. Mais il n'y a pas de truc pour s'abandonner plus facilement. Il faut juste décrocher et ne pas avoir d'attentes... et ce n'est pas encore clair pour moi ce qui fait que je décroche.

Mais ce matin, c'était la fièvre dans tous les sens. J'ai pris ma température dans le milieu de l'après-midi : 38,8 degrés de vraie fièvre. Celle qui nous anime lorsqu’on plonge dans son rêve. Je suis plongée dans mon rêve.

Le curieux : depuis quelques jours, il y a un monsieur qui m'observe à chaque fois qu'il me croise dans le village. Je peux l'entendre réfléchir : « Mais qu'est-ce qu'elle peut bien faire toute la journée devant son ordi? » Après 2 jours, il m'a dit bonjour. Le lendemain, il m'apostrophait comme si on s'était toujours connu : « Hey! Venez-vous vous baigner? » Au moins il me vouvoie. Aujourd'hui, il a pris son courage à deux mains et m'a carrément demandé ce que je faisais au lieu d'aller me balader dans la nature. Je lui ai simplement dit que j'écrivais. Sans plus. Je n'ai pas dit ce que j'écrivais, ni pourquoi, ni comment. Les gens se font leur propre idée. Maintenant quand je le croise il me crie : « Hey l'écrivaine! Bonjour! » Bonjour.

Le Café Bohème : il faudra que je les remercie de me laisser traîner de longues heures dans le café. Quand je suis arrivée aujourd’hui, les grands sourires. « Allo! Comment vas-tu? » « Tiens, installes-toi où tu veux, tu es rendue une VIP. » Je n’ai pas compris le rapport, sauf que j’étais bien heureuse de pouvoir m’asseoir où je voulais. Il y a des endroits où ça écrit mieux. Surtout quand on fait de la fièvre…

Les enfants : Je crois que les enfants aiment ça ici. Je les ai observés durant mes balades. Ils ont les yeux pleins de soleil, la peau rougie, et le corps fatigué. Je les écoute raconter ce que les baleines pensent. Parce qu'elles pensent très forts les baleines. « Les baleines, papa, elles n'aiment pas les déchets. Papa, il faut les mettre dans la poubelle! » Moi aussi je crois qu'elles pensent les baleines. Elles pensent qu'on n'a pas entendu le message, alors elles reviennent inlassablement pour nous le redire avec une profonde compassion. Elles pensent aussi que si on ne les fait pas disparaître avant, elles seront là encore, longtemps après que nous ayons disparu. Pour savoir c'est quoi le message, il faut écouter... les enfants.

Une rencontre : Deux jeunes belges très sympathiques. Discussions sur le journalisme et le traitement de l'information. L'indignation collective étalée dans les journaux. Les expressions québécoises qui les ont fait rire.

L'écriture : 4588 mots. Il y a des personnages que j'aime plus que d'autres. Enfin, ce n'est pas vrai. Je les aime tous différemment, mais il y en a avec qui c'est plus facile de travailler, parce qu'ils sont généreux naturellement. Ils se dévoilent plus facilement. Il y en a d'autres pour qui il faut creuser un peu pour trouver l'or. Aujourd'hui c'était la fontaine d'or. Le remède idéal pour apaiser la fièvre. Ce soir je vais bien, ma température est normale.

With great respect and love!
A.

vendredi 29 juillet 2011

Le tour du lac

J'ai entendu parler d'un lac, dans lequel on peut se baigner. C'est le genre d'information qu'il est assez plaisant d'avoir. Et comme je grappille mes informations d'une manière tout à fait désintéressée, en écoutant les conversations autour de moi, j'apprends plein de choses. Comme le fait que les baleines bleues sont enfin arrivées. Elles sont en retard cette année...

Donc, il y a un lac pour se baigner. Ça veut dire que l'eau est chaude. C'est ça qui est intéressant. Parce que le fleuve c'est absolument magnifique mais c’est glacial et quand il fait 30C et que tu veux juste mourir de chaleur, tu te souviens que c’est froid et ça freine un peu les ardeurs.

J'ai compris en écoutant que c'était de l'autre côté de la route. Je me suis dit qu'en fin d'après-midi avant de souper, j'allais aller jeter un coup d'œil pour une baignade future. Explorer le coin et ensuite y aller, l'air de savoir c'est où!

J'ai trouvé le lac très facilement. Il est littéralement de l'autre côté de la route, caché par une seule rangée d'arbres. Il est entouré de montagne et la vue est absolument époustouflante. Alors au lieu de m'en retourner, pourquoi ne pas faire une petite balade? J'ai trouvé un sentier que j'ai suivi pendant une bonne demi-heure, ou environ... avant de tomber sur un petit groupe qui faisait une "excursion au castor". Coco, le gentil guide (un monsieur du coin, passionné de nature) m'invite à les suivre étant donné que je suis le sentier de toute façon. Nous avons fait le tour du lac.

C'est absolument impressionnant un barrage de castor. Et un territoire de castor c'est immense. Il y a une seule famille pour tout le lac et ils ont 7 à 9 "spots" où ils nichent. J'ai vu une maman et un petit castor. Tellement cute!! (Oui je me souviens que j'en ai mangé dimanche dernier... je les ai remercié pour le sacrifice...)

Écriture : 3674 mots aujourd'hui. Mon rythme est fluctuant. J'étais émue beaucoup aujourd'hui. Avis aux futurs lecteurs, on pleure vers la fin...

Une rencontre : un jeune français qui est venu faire un stage d'externe en médecine à l'hôpital St-Luc. Une discussion intéressante sur le système de santé français et celui d'ici. Son copain ingénieur lui était très intéressé par notre système politique et la participation citoyenne. Je me disais que je pourrais l'engager pour une conférence sur l'importance de s'engager, il était vraiment bon. Si je n’avais pas été convaincue déjà, il me convainquait.

Il y a des éclairs ce soir dans le ciel. Elles déchirent le ciel et se reflètent dans le fleuve. C'est assez unique comme spectacle. C'est émouvant…

With great respect and love!
ML

jeudi 28 juillet 2011

Le rendez-vous

C'est un de ces rendez-vous où vous ne savez pas que vous êtes attendus, tant que vous n'êtes pas rendu. Comme à tous les matins au réveil, j'écoute. Dans le souffle du vent, on peut y entendre le moment et le lieu du rendez-vous. Je vous ai dit qu'ici, il ne faut pas venir « voir ». Écouter et se laisser porter. Abandonner toute attente.

La raison me disait : "Il est tôt! Va écrire!" Mais le vent me disait : « Allez, un petite marche sur le bord de l'eau avant d'écrire. »

Les montagnes disparaissaient dans la brume donnant au village un air de film, genre Sleepy Hollow. Le fond de l'air était frais. La température a du tomber à pas loin de 10C dans la nuit. Je me suis mise en route vers le bord de l'eau. La brume s'est levée peu de temps après et le soleil a jaillit de toute sa splendeur, s’infiltrant dans les moindres recoins, faisant disparaître toute l’humidité accumulée. Il a plu dans les deux derniers jours.

Je me suis laissée porter jusqu'à une pointe de roche, directement à l'entrée de l'embouchure du fjord. Il y avait les innombrables passants qui viennent « voir » 10 minutes et repartent. Et il y a ceux, comme moi, qui n'attendent rien, les yeux plongés dans la beauté du lieu et s'émerveillent des vagues fortes, se fracassant sur les rochers, laissées dans le sillon des bateaux.

Emmitouflée dans ma petite laine, je me suis gavée de soleil. (Tellement que ce soir, j'ai les joues « chaudes »). C'est à ce moment là que mon rendez-vous est arrivé. Un petit rorqual commun, enveloppé de douceur, est venu manger juste devant la pointe. Il a du rester pas loin d'une heure, à plonger et remonter à la surface, 3-4 fois pour le plus grand plaisir de tous.

Il y a des rendez-vous où il faut se pointer.

Une rencontre : un couple de Cap-Rouge. Madame travaille en francisation. Elle m'a parlé avec beaucoup d'affection de ses adolescents népalais, arrivés d'un camp de réfugiés et installés à Québec. Une invitation à souper et à me balader sur le bord du fleuve à Cap-Rouge, si je passe dans le coin.

Écriture : 1421 mots. Un compte moins élevés aujourd'hui. J'ai retravaillé des sections précédentes pour assurer la cohérence de l’histoire. La mort « annoncée » d'un des personnages bouscule tous les autres.

Il est tard, je vais aller soigner mon « coup de soleil ». Je ne me souviens pas qui a osé me dire, la semaine dernière, que parce que j'avais « déjà un fond », je ne pognais pas de coup de soleil... Je réfute monsieur le juge!!!!

With great respect and love!
A.

mercredi 27 juillet 2011

On laisse toujours des traces derrière soi

J'ai marché ce soir sur le bord de l'eau. Il arrive à un certain moment de la soirée, que la mer et le ciel se confondent en une seule couleur. Ça ne dure pas très longtemps, car très vite, à la noirceur, on aperçoit soudain les lumières de l'autre côté, sur la côte sud. Mais pendant un instant, l'illusion est parfaite. On est absorbé tout entier par l'univers. Peu importe où le regard se pose, il n'y a ni début, ni fin. Il n'y a plus de séparation. Il n'y a plus que soi.

Les traces 1 : je suivais sur le sable des traces de pas. Souliers, sandales, orteils. Ensuite des traces de chiens. Gros, minis. Il y avait aussi des traces d'oiseaux.

La bouette : en grandissant, on ne devrait pas arrêter de jouer dans la bouette et faire comme si on faisait de la cuisine comme nos mères. Les nombreux festins auxquels les oiseaux étaient conviés n'avaient de limite que celle de mon imagination d'enfant. Je trouve magique ce contact avec la matière. J'ai fait des galettes de glaise, il y a deux jours, et me suis rappelée ces innombrables étés sur le bord d'un lac où j'ai joué, beaucoup, beaucoup, à faire comme si.

Écriture : 4092 mots. J'ai écris pratiquement sans arrêt pendant 4 heures, en matinée. À un certain point j'ai du juste arrêter et faire autre chose. J'ai un personnage sur le point de mourir. Même si je me doutais que ça allait arriver, je ne peux pas m'y résoudre. Et même si j'ai essayé de bifurquer, à chaque détour, il se tenait là devant moi, me faisant signe de la tête : « Eh oui, tu n'as pas le choix... Je pensais que c'était moi qui tenais le crayon? Oui je tiens le crayon, mais ce sont les personnages qui mènent le jeu. J'ai eu de nombreuses surprises au fil de l'écriture et je suis en train de me dire que même si je connais la fin... je ne la connais pas vraiment.

L'urgence : Demain, je passe le cap des 300 pages. Quand je regarde ce qu'il y a derrière nous (les personnages et moi...) il y a un doute. C'est moi qui ai écris tout ça? Aujourd'hui, j'avais un sentiment d'urgence. Je n'arriverai pas à finir en 10 jours. Au rythme où je vais c'est pratiquement 150 quelques pages que je vais écrire, c'est suffisant pour arriver au terme de l'histoire et même plus que suffisant. Les personnages sont exigeants et se bousculent, il me faudrait 3 têtes et 8 mains pour tout écrire en même temps.

Les traces 2: Les traces d'oiseaux serpentaient en tourbillons désordonnés, disparaissant et réapparaissant un peu plus loin. Au bout d'une de ces traces, il y avait d'écrit dans le sable : « Ici, nous nous sommes mariés. » Je me suis soudain rappelé, qu'à cet endroit, moi aussi j'ai aimé... On laisse toujours des traces, partout où l'on passe.

With great respect and love! A.

mardi 26 juillet 2011

Shatshitun

Ça veut dire AMOUR en innu.

Ce fut facile. Tellement facile de venir s'asseoir près d'elle et de jaser comme on jase avec une vieille amie. Françoise. Pinashuiss, de son nom d'artiste. La sœur du défunt dont je vous parlais il y a deux jours.

Nous avons parlé de son frère, du grand artiste qu’il était et dont l’esprit vivra éternellement dans ses toiles, qui se retrouvent aux quatre coins du monde. C’était un artiste reconnu, très aimé des européennes, me dit-elle avec un petit sourire en coin. Les larmes aux coins des yeux elle m’a aussi raconté le sentiment d’humiliation lorsqu’elle a reçu cette lettre anonyme du gouvernement canadien, lui présentant des excuses pour l’avoir enlevé à sa famille et envoyé dans un pensionnat où elle a été abusée et violentée. Elle m’a raconté la souffrance que son frère ressentait face à la vie quotidienne de son peuple. Elle m’a raconté l’histoire de ses enfants et ses petits enfants et avec douceur elle m’a parlé de son mari avec qui elle vit depuis 34 ans. Et de leur voyage anniversaire en amoureux cet automne.

Nous avons ensemble écouté de la musique montagnaise. Elle m’a traduit les mots. Nous avons partagé des photos de nos enfants. Elle m’a présenté à sa sœur joyeuse qui venait à toutes les 5 minutes s’incruster dans la conversation, ajouter son grain de sel et repartir en chantant. Elle m’a fait piger une carte des anges. Le message d’aujourd’hui : Tu es Amour.

La perdrix : quand je lui ai parlé de la tête de perdrix dans mon assiette, elle a souri. C’est heureux. « Tu es bénie d’un cœur d’enfant! » C’est où que je clique «j'aime! »?

Nous avons parlé du gouvernement, de la terre, de l’espoir qu’ils essaient de faire vivre dans leurs communautés. De la neuvaine à Ste-Anne dans le bout de Québec, où elle partait justement pour festoyer avec les siens et la foi qui les anime.

En partant elle m’a pris dans ses bras. « Si tu viens dans mon coin, passe par chez nous, tu seras toujours la bienvenue, nuitsheuakan (mon ami.)»

C’est drôle mais Sept-Îles me semble un beau coin à visiter tout d’un coup.

L’écriture : 5004 mots aujourd’hui. En m’assoyant devant l’ordinateur après mes quelques heures avec Françoise, j’ai trouvé cela facile. Je n’avais qu’à m’asseoir et entrer en conversation avec mes personnages, tout simplement, avec shatshitun.

With great respect and love!
A.

lundi 25 juillet 2011

La chasse aux roches

Ce matin je me suis levée tard! Réveillée à l'aube je me suis dit "What the hell!!" et j'ai refermé les yeux. J'ai écouté les oiseaux tout près et une sauterelle, ou quelque chose du genre(pas mon fort les insectes), enfin une bestiole qui faisait du bruit en sautant. Je vous épargne les détail mais la fascination que j'ai éprouvé a l'écouter était indescriptible.

Aujourd'hui, direction la berge du fleuve pour une longue marche. Avec les années je sais qu'aussitôt que je marche sur le bord de l'eau je regarde par terre pour trouver THE ROCHE! Ça se vit un peu comme suit : la première demi-heure ou heure parfois, chaque roche illumine de beauté. Ah! Celle-là!! Et celle-ci! Et l'autre là-bas! Ah et celle-là aussi! Un moment d'extase qui ne semble jamais vouloir prendre fin.

Mais aujourd'hui, aucun sentiment d’urgence. Il y a des milliards de roches par kilomètre. J'en ai vu une, je l'ai prise dans ma main et j'ai marché avec. Quand j'en ai vu une autre, j'ai mis la première dans ma poche et j'ai marché avec l'autre dans ma main.

Le bonheur quand je suis tombée sur une veine de quartz! Pas moyen d'en arracher un morceau. En regardant autour, rien non plus. Pas un seul petit morceau. C'est à ce moment que je me suis dit, qu'un petit marteau et un pic auraient été parfait. Mais qui traîne ça dans son sac? La journée était dédiée à lâcher prise et à m'abandonner, à suivre le courant sans rien forcer. Je me suis donc couchée sur le dos le long de la veine et je me suis laissée baigner par la douce énergie du quartz. En me relevant, j'ai mis la main sur une roche... un morceau de quartz!

Aujourd'hui le jeu a été de me libérer de mes attentes. Devant le fleuve j'ai laissé aller la peur de ne pas être à la hauteur. Un sentiment bien déplaisant qui surgit toujours quand ce n’est vraiment pas le moment. Bon, à la hauteur de quoi? C'est une excellente question. Mais c'est aussi clair que ce n'est pas vraiment important de savoir la réponse. Elle sera différente pour chacun d'entre-nous de toute façon. Aujourd'hui j'ai simplement choisi d'être moi. J'aurai peut-être à me rechoisir demain encore, mais aujourd'hui je suis tombée en amour avec moi et tout ce qui vient avec. Alors à la hauteur de quoi ça ne semble plus avoir de sens vue de cette perspective.

Les rencontres : aujourd'hui il y a eu la rencontre de ce magnifique goéland, immobile sur son rocher, digne et totalement à la hauteur de lui-même! Les canards. Je n'avais jamais entendu le bruit des ailes de canard sur l'eau. C'est comme une salve d'applaudissements! L'eau froide du fleuve. Oui je me suis pitchée dedans, juste pour voir si elle était aussi froide que dans mon souvenir. OUI!

L'écriture : c'est demain que ça commence. J'ai trouvé le lieu. Le Café La Bohème. L'ambiance est idéale. Aujourd'hui un peu d'écriture dans le magnifique cahier en cuir italien (ça écrit toujours mieux!!!). Une réflexion sur la compassion. Je vous en reparlerai.

Un coup de cœur : un collier avec une dent de loup. J'aime les loups.

With great respect and love!
A.

dimanche 24 juillet 2011

Les premières heures...

Ce sont les premières heures dans cet endroit qui a ravi mon cœur il y a déjà plus de 10 ans. Un endroit où j'ai marché sur les étoiles et vu des arcs-en-ciel dans le souffle des baleines. Un endroit où le fleuve et ses habitants se régénèrent, s'abreuvent, se nourrissent. Un endroit où je touche mon âme. Ce n'est pas pour rien que j'ai choisi ce lieu pour mon marathon d'écriture; le sprint final vers le mot de la fin de ce roman qui m'habite depuis trop longtemps et qui ne demande qu'à vivre en dehors de moi, avec vous.

Déjà après 3h30 de route, je pouvais apercevoir les forts rayons du soleil sur le fleuve, un ballet de feu et d'eau, sans musique, mais qui créait sa propre musique de vent et de vagues. Entre les arbres, entre les montagnes, du haut d'une falaise, chaque perspective est unique. Et ne sera pas la même lorsque je repasserai par le même chemin, toujours avide de retenir en moi toutes les images possibles de cet endroit.

Les premières heures... retrouver mes repères. Tout est exactement comme dans mon souvenir. Trop de gens qui viennent « voir ». Mais ici il faut écouter et dans le murmure du vent, on peut entendre où aller pour trouver les trésors cachés. Garder les yeux fermés et se laisser porter et enfin lorsqu'on arrête, ouvrir les yeux et se laisser remplir de splendeur.

Ce soir c'était fiesta autochtone. Une magnifique famille Innu est venue passer le week-end et a cuisiné en l'honneur d'un des leurs qui s'est suicidé il y a peu de temps. Oui c'est épouvantable, oui il y en a trop... mais la dignité de cette famille est troublante. Le partage de leur musique, de leur nourriture et simplement sans mot, comprendre. Ne pas juger, accepter et s'ouvrir pour que ça n'arrive plus.

Au menu :
- Caribou : pas vraiment ma viande préférée
- Castor : ça j'ai bien aimé
- Perdrix : servie dans un ragoût de haricot blanc. J'ai pogné la tête avec le bec et tout. Un des cuistots m'a dit que c'était de bonne augure. Augure de quoi je ne sais pas, mais j'aime bien la bonne augure surtout prédite par des autochtones.
- Phoque : servi dans une sauce qui selon moi goûtait le vin rouge. Très bon.
- Saumon fumé : en fait c'est saumon cuit à la fumée... pas le saumon des bagels. Très bien aussi.
- Outarde grillée : j'adore!!!
- Avec un pain cuit au feu de bois qui avait franchement un petit goût de revenez-y encore et encore.

Les rencontres : oui car il y a des rencontres ici. Une passagère dans l’autobus, ancienne fonctionnaire au ministère de la justice qui a décidé, un jour, d’aller vivre à Rivière au tonnerre, pour enfin « respirer dans sa vie ». Le repas partagé avec des jeunes françaises qui se baladent chez-nous. Savoureux de les entendre raconter le Québec, ses saveurs et ses lieux « culturels ». Une jeune allemande sympathique qui m'obstine que les mouches piquent. Oui, oui la mouche bête qui fait les poubelles. Elle doit parler des mouches noires.... mais je n'en ai pas vu ici, encore.

Je niche à flanc de falaise. Je pensais faire une courte transition, genre 2 jours dans une jolie auberge La Mer veilleuse.... mais qui se trouve juste à côté d'un bar où s'est écrit sur la porte : attention sortie de gars chauds. J'y arrivais en même temps qu'une bande de 6 jeunes français qui faisait déjà tout un boucan dans l'autobus... exit, je m'en vais dans le bois avec ma jolie tente, loin du raffut. Demain matin, je n'aurai qu'à gravir quelques mètres et du sommet j'apercevrai l'embouchure du fjord.

Le marathon d'écriture : ça commence officiellement mardi. Je prends le temps de me libérer l'esprit et de retrouver mes personnages et d’entendre leur histoire à nouveau comme si c’était la première fois que je l’entendais. Et prendre le temps de me laisser bercer par les esprits qui habitent les lieux.

Avant la nuit : écrire ma première carte postale. À Gaby. Parce que je sais qu'elle comprend ce qui m'habite. Parce qu'elle sait voir cet endroit les yeux fermés et parce qu'ensemble on a partagé les arcs-en-ciel dans le souffle des baleines.

With great respect! A.

jeudi 27 janvier 2011

Minuscule particule de lumière infinie

Il y a parfois des instants que l'on voudrait éternel, comme cette sensation au creux du ventre de vivre parce que l'on aime et que c'est une certitude. La douleur et la joie d'aimer sont si proches que l'effet de transcender l'un et l'autre nous libère totalement. Malgré les circonstances, malgré les bouleversements, il reste la douce conviction qu'il n'arrive rien en vain; que la folie des humains n'est que l'expression d'un désir incommensurable de survivre et que nous serions prêts à toutes les lâchetés pour conserver cette particule bien minuscule de lumière qui nous habite tous.

mardi 11 janvier 2011

Cette envie de pleurer...

Ça arrive parfois, inattendu, sans lien avec le présent ou un quelconque événement qui pourrait être perçu par un observateur extrêmement perspicace. C'est là tout simplement... cette envie de pleurer.

Pleurer pour les gens malheureux autour de moi. Ceux que j'aime et qui à chaque réveil s'enfoncent un peu plus dans la résignation. Résigner à ne pas trouver la clef de leur bonheur, la clef vers cet état de grâce, de contentement de soi. Reconnaître sa propre valeur, sans attendre d'être reconnu.

Parce que mon coeur absorbe sans discrimination les peines et les peurs de mon entourage. Parce que comme un alchimiste je les transmuterais en amour pur, l'or de l'âme.

Parce que je vous aime... j'ai cette envie de pleurer.