Habituellement on me demande si je suis déjà allée en Afrique. Non, je n’ai jamais mis les pieds en Afrique. Et peut-être que
comme plusieurs autres personnes (je ne sais pas j’invente!) pour qui l’Afrique
représente le berceau de la race
humaine, lorsque j’irai, je vibrerai au niveau unicellulaire et je m’assoirai
sur le sol pour pleurer: enfin à la maison!
Enfin, je n’ai pas besoin d’aller aussi loin dans le délire
anthropologique pour être intéressée par l’Afrique, certains de ses pays ou ses
multiples couleurs et cultures.
J’ai toujours été attiré par l’Afrique, tout
comme je le suis de la Chine, du Japon et de certains pays le long de la côte méditerranéenne. Mon intérêt pour ce continent est marqué de
violence, de discrimination, de racisme, d’exploitation, etc. Je suis estomaquée et « broken-hearted »
de voir ce qui se fait au vu et au su de la communauté internationale.
Depuis des années, je lis des articles sur des
crimes perpétués contre les populations, contre les femmes surtout. Je ne lis
pas le journal, mais j’ai le chic pour tomber sur ces articles quand je l’ouvre
par hasard. Évidemment, j’ai lu et lis encore des choses sur ce qui s’est passé
au Rwanda, en dehors de la propagande…
J’ai commencé à écrire cette histoire en
2006. Je ne travaillais pas et j’ai décidé de prendre du temps pour écrire. En
fait, écrire a été comme la première bouffée d’oxygène qu’un noyé prend après son sauvetage. À cette
époque, les moments pour écrire étaient devenus tellement rares que j’avais
presque abandonné l’idée de devenir un jour écrivaine…
C’est ainsi que devant une page blanche, je
me suis mise à raconter l’histoire de cette jeune femme qui se baigne dans une
rivière aux eaux vives. (J’avais vraiment besoin de vacances.) C’est après sa
baignade, lorsqu’elle rentre à la maison qu’elle retrouve sa tante grande aventurière, accompagnée d'un jeune
homme et d'une petite fille venue d’Afrique.
C’est à ce moment-là que la magie a opéré. Il
a simplement suffit que je me pose quelques questions : qui est-ce? D’où
viennent-ils? Est-ce le père de l’enfant? Pourquoi sont-ils ici?
C’est venu d’un seul coup, un flash écœurant.
Et je dis bien écœurant dans le sens de « j’en ai eu la nausée ». Une
étincelle et j’avais l’histoire. Comme un film que j'aurais vu cent fois. Vous pouvez imaginer les longues journées d’écriture
pour tout mettre sur papier avant que ma mémoire ne flanche.
Il y a dans ce livre, des impressions, des
élans d’émotions liés à ces années de « recherche » sans savoir que
je faisais de la recherche pour une histoire. Maintenant, je sais que lorsque j’accroche
sur une situation, une personne ou une parole, je fais de la recherche passive
pour des futurs romans. Je gobe de l’information sans rien faire avec, je
laisse macérer (en général très longtemps) et à un moment donné, ça sort.
L’Afrique. Parce que l’Afrique m’habite comme
citoyenne du monde. Je n’ai pas l’âme de travailleur humanitaire, mais si à
travers l’écriture je peux faire en sorte que l’on porte le regard sur ce qui s’y
passe, ça sera ma contribution.
Avec respect!
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