jeudi 3 avril 2014

C - Le Corps de l'artiste

J'ai commencé à écrire cette histoire au mois de novembre dernier dans le cadre du Nanowrimo 2013. Je ne me souviens plus d'où l'idée m'est venue. En général, une histoire surgit à mon esprit comme un ensemble diffus d'images, de sensations et d'impressions ou une envie d'explorer une certaine époque ou un milieu en particulier.

Dans Le corps de l'artiste, on se retrouve autour des années 1500. Je remarque que dans mes derniers élans d'écriture, je remonte de plus en plus loin dans le temps. Peut-être parce que certains éléments font appels au surnaturel et qu'il est beaucoup plus intéressant de faire surgir des spectres de manoirs en pierre, que d'un condo en ville. La vérité c'est que mon cerveau ne conçoit que très peu d'éléments dramatiques surgissant de mon quotidien. Il faut bien se garder un semblant d’équilibre mental.

C’est lorsque j’ai trouvé le titre que le déluge d'images est arrivé. À un certain point, j'ai même cru que j'allais faire quelque chose de plus long qu'une simple nouvelle. Ça peut toujours changer. Je n'ai pas encore terminé.

L'histoire en quelques lignes : Une jeune femme,  fascinée depuis l'enfance par la sculpture, décide de se rendre à la ville pour rencontrer un véritable maître-sculpteur et apprendre sous sa tutelle. Évidemment, à cette époque, sa famille ne saute pas de joie à l'idée de perdre une fille, bonne à marier, pour un atelier où il n'y aurait que des apprentis-garçons. La jeune artiste a à peine mis le pied dans la maison du sculpteur,  qu'elle se retrouve être le sujet de choix d'une étude sur la matière. Le maître l’utilise donc pour enseigner à ses élèves la transformation de la matière, à travers la transformation de soi.

Je ne vous en dis pas plus. En voici un court extrait, où le maître élabore sur la signature des œuvres :

« Lorsque vous signez votre œuvre, vous devez en ressentir la brûlure dans votre propre chair. C’est la seule indication que vous avez tout donné, que vous avez retranché de votre être les parties nécrosées; que vous avez essoré la moindre particule de sang et de sueur de votre corps éphémère.  Et votre âme, que vous avez poli inlassablement durant de longues heures, illumine de l’intérieur.  Cette flamme devient ce qui vous pousse, vous transporte vers l’avant et purifie votre esprit de tout ce qui n’est pas création pure. Chaque nouvelle œuvre sera issue du néant, et sa grandeur n’égalera que la profondeur de votre  abandon à la matière. La pierre et vous ne devez faire plus qu’un. Lorsque vous aurez atteint ce degré de maîtrise, vous pourrez, sans aucune hésitation, signer la matière brute, avant même d’avoir commencé à en extraire le chef d’œuvre. »


Cette nouvelle est développé en 5 ou 6 parties qui sont entrecoupées de d'autres récits. Le livre, d'environ 150 pages, forme un recueil de 8 nouvelles "noires" (incluant celle-ci). J'avais le goût d'explorer la thématique du maître-disciple, surtout dans cette nouvelle. Dans les autres nouvelles, je touche différents aspects reliés aux dynamiques de groupes sectaires, et l’ascendant des figures d'autorité sur nous. Et enfin, comment la peur ressentie dans une circonstance, peut nous faire oublier nos codes moraux et le simple bon sens...

Avec respect!

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