J'ai commencé à écrire cette histoire au mois de
novembre dernier dans le cadre du Nanowrimo 2013. Je ne me souviens plus d'où
l'idée m'est venue. En général, une histoire surgit à mon esprit comme un
ensemble diffus d'images, de sensations et d'impressions ou une envie d'explorer
une certaine époque ou un milieu en particulier.
Dans Le corps de l'artiste, on se retrouve autour
des années 1500. Je remarque que dans mes derniers élans d'écriture, je remonte
de plus en plus loin dans le temps. Peut-être parce que certains éléments font
appels au surnaturel et qu'il est beaucoup plus intéressant de faire surgir des
spectres de manoirs en pierre, que d'un condo en ville. La vérité c'est que mon
cerveau ne conçoit que très peu d'éléments dramatiques surgissant de mon quotidien.
Il faut bien se garder un semblant d’équilibre mental.
C’est lorsque j’ai trouvé le titre que le déluge d'images
est arrivé. À un certain point, j'ai même cru que j'allais faire quelque chose
de plus long qu'une simple nouvelle. Ça peut toujours changer. Je n'ai pas
encore terminé.
L'histoire en quelques lignes : Une jeune
femme, fascinée depuis l'enfance par la
sculpture, décide de se rendre à la ville pour rencontrer un véritable
maître-sculpteur et apprendre sous sa tutelle. Évidemment, à cette époque, sa
famille ne saute pas de joie à l'idée de perdre une fille, bonne à marier, pour
un atelier où il n'y aurait que des apprentis-garçons. La jeune artiste a à
peine mis le pied dans la maison du sculpteur,
qu'elle se retrouve être le sujet de choix d'une étude sur la matière.
Le maître l’utilise donc pour enseigner à ses élèves la transformation de la
matière, à travers la transformation de soi.
Je ne vous en dis pas plus. En voici un court
extrait, où le maître élabore sur la signature des œuvres :
« Lorsque vous signez votre
œuvre, vous devez en ressentir la brûlure dans votre propre chair. C’est la
seule indication que vous avez tout donné, que vous avez retranché de votre
être les parties nécrosées; que vous avez essoré la moindre particule de sang
et de sueur de votre corps éphémère. Et
votre âme, que vous avez poli inlassablement durant de longues heures, illumine
de l’intérieur. Cette flamme devient ce qui
vous pousse, vous transporte vers l’avant et purifie votre esprit de tout ce
qui n’est pas création pure. Chaque nouvelle œuvre sera issue du néant, et sa
grandeur n’égalera que la profondeur de votre abandon à la matière. La pierre et vous ne devez faire plus qu’un.
Lorsque vous aurez atteint ce degré de maîtrise, vous pourrez, sans aucune
hésitation, signer la matière brute, avant même d’avoir commencé à en extraire
le chef d’œuvre. »
Cette nouvelle est développé en 5 ou 6 parties qui sont entrecoupées de d'autres récits. Le livre, d'environ 150 pages, forme un recueil de 8 nouvelles "noires" (incluant celle-ci). J'avais le goût d'explorer la thématique du maître-disciple, surtout
dans cette nouvelle. Dans les autres nouvelles, je touche différents aspects
reliés aux dynamiques de groupes sectaires, et l’ascendant des figures d'autorité sur nous.
Et enfin, comment la peur ressentie dans une circonstance, peut nous faire
oublier nos codes moraux et le simple bon sens...
Avec
respect!
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