Il y a une rumeur tenace qui associe écrivain (ou artiste) et alcool (et autres substances). Comme si dans le processus de création, l'état de conscience altéré était un gage de génie. Vous savez le génie torturé... Nombre d'écrivains, poètes et dramaturges de siècles passés ont fait, si ce n'est la grande vie, du moins l'ont arrosée abondamment.
Je crois que ça allait avec l'esprit de l'époque, alors que souvent les écrits mariaient l'art, à la politique et à la critique sociale. Donc on se rencontrait, on discutait, on se chamaillait et on buvait. Je vous fais une analyse très sommaire et sûrement un peu tiré par les cheveux. Mais c'est pour faire image. Une perception ou impression ce n'est pas nécessairement la vérité.
De nos jours, la vie débridée de l'artiste n'est pas un gage de succès. L'abus de substance, à part le mal de bloc et des écrits sans queue ni tête, ne donne rien de bien édifiant. C'est à se demander comment Rimbaud à pu écrire d'aussi jolies choses. Le mal de vivre peut-être...
Parce que ça aussi c'est un cliché qui a la couenne dure. Il faut être malheureux pour écrire. Je ne sais pas pour vous mais je ne cultive pas le malheur, ni le drame. Et lorsque ça ne va pas, ça me prend beaucoup plus d'énergie pour m'asseoir et écrire qu'à n'importe quel autre moment. Bon il est vrai que je n'écris pas, à toute heure du jour et de la nuit, frénétiquement, dans des carnets, des choses illisibles. Et que l'alcool ne vient pas calmer l'anxiété de tous ces mots (maux) qui se déversent sans fin et que je désespère de ne pouvoir écrire.
Il est là le drame. C'est vrai qu'un petit verre, ça calme le tourbillon et que, dans mon cas, ça me permet de pousser plus loin mes propres limites morales sur certains sujets. Mais ça ne fait pas partie du mode de vie systématiquement.
Il est vrai que la vie de bohème a ses attraits. Se lever à toute heure, faire la fête et trouver la phrase qui sera le symbole de toute une génération et ouvrira la porte à un tout nouveau courant littéraire ou une nouvelle philosophie, idéologie, etc.
Il m'arrivait, lorsque j'avais à peine 20 ans, d'ouvrir une bouteille de porto et de passer de longues heures à écrire. Il suffisait de savoir quand arrêter de remplir le verre pour ne pas que ça se transforme en délire. Et en même temps, je me laisserais parfois délirer lorsque j'écris. Les choses que l'on découvre, c'est fascinant.
Écrire ça prends de la discipline, mais aussi ça prend de s'ouvrir l'esprit. La voix facile se trouve au fond de la bouteille et dans la complaisance devant son propre désespoir.
Avec respect!
ML
Pensées, reflets d'âmes emprisonnées entre l'ici et l'au-delà, murmures captés dans les égrégores anciens et nouveaux. Mots. Je marche sur le mince fil entre l'ombre et la lumière. Lumière éblouissante dans vos ténèbres. Ombre dans le jour éclatant. Je suis celle qui écoute les murmures du vent et les voix qui hurlent dans la tempête. Celle, qui des larmes, fabrique des colliers de mots et les raconte. Je suis celle qui apprend et s'inspire des êtres dont elle croise la route.
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