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vendredi 6 juillet 2018

Les rencontres

Jour 1 – Tadoussac

Ici, il y a les rencontres. C’est le cœur de mon expérience à Tadoussac. À chaque visite. Après l’accolade violente du vent, l’odeur et l’immensité du fleuve, il y a les gens.

Les gens d’ici, les gens de passages, les nomades, les artistes, les gens du fleuve, ceux de la forêt, les marins, les trippeux, les curieux, les kids-kodak qui courent après la meilleure photo de baleine, de phoque, de béluga, de vagues, de scintillement sur l’eau, de vent dans les arbres, de force des éléments, mais surtout la meilleure photo qui pourrait traduire cette sensation d’être infiniment petit qu’ils ont devant la majesté du grand fleuve et de ses mammifères géants.

Ici, je rencontre des gens. C’est facile. Ça ne se passe même pas dans les regards. Tu te mets juste à discuter. Comme ça. Sans détour. Avec la personne à côté de toi.
Aujourd’hui, j’ai rencontré Andrée. 74 ans. Elle passe deux mois à vélo sur les routes du Québec.

Nous avons commencé à parler du vent qui a déraciné un arbre à côté de sa tente. Elle se demandait quand le vent allait tomber.

Elle m’a expliqué comment à 67 ans, elle a entreposé tout son stock pour partir à vélo. Libre. Suivre son intuition. La seule chose qui faisait du sens c’était l’instant présent. Elle n’avait pas de destination précise. Juste le vent et son compas intérieur.

À chaque année, elle prend les deux mois d’été et elle roule. Toute seule.

Andrée. 74 ans. Cancer du sein à 37 ans.

Nous avons beaucoup ri.

Nous avons ri de nos carcans, de nos théories du contrôle de soi lorsque l’on est une femme. Nous avons ri de notre propre jugement interne, contrôlant nos moindres faits et gestes, encore plus dévastateur que le jugement des autres. Notre peur d’être inadéquate.

Andrée a rencontré un homme il y a 1 an. Une relation qui témoigne de sa guérison intérieure, de sa passion pour la vie. Une « relation dans le cœur » comme elle dit. Il a 35 ans. Son regard pétille lorsqu’elle en parle. Je sens dans son regard la force du vent qui la pousse. Je sens l’instant présent qui la fait vibrer. Non, ce n’est pas une histoire de cul, dit-elle. 

Nous avons beaucoup ri des conventions. Elle respecte l’incompréhension des autres. Et elle continue de vivre sa vie.

J’avais besoin de rencontrer Andrée aujourd’hui. Besoin d’entendre que d’entreposer mes affaires et de partir sur la route pour quelques mois c’est bon si c’est ça que notre cœur nous dit.

L’instant présent c’est la seule chose qui fait du sens, m’a-t-elle redit.
Merci Andrée.

Avec respect!
ML



jeudi 23 février 2017

Un besoin de laideur

J'ai une impression de laideur. Mon regard se porte sur les incomplétudes, les coins ronds, les fils qui dépassent. Des coins de tapis inégaux, des marques de peinture défraîchie. Je recherche l'esthétisme, la pureté, les lignes régulières, l'ordre. J'ai besoin d'ordre... le chaos me fatigue, mais étrangement, il me donne aussi du répit. Soudain le beau, le léché, le propre m'ennuient. Ils me forcent à me tenir droit, à faire attention, à me contrôler.

Alors que le chaos me donne la permission d'être moi-même et de ne pas tout savoir. J'ai le goût de ricaner dans le silence propret de l'ordre contrôlé de ma vie; me lancer par terre, me tordre de rire, salir mon linge.

Ouf!

Mon corps est en état de chaos et automatiquement j'essaie de le contrôler, d'effacer ce qui sort du cadre, d'annihiler cette masse qui s'est invité à dîner et se repaît de mon sang, qui me vide de ma vitalité.

Aujourd'hui j'ai besoin d'air, besoin d'aimer ce qui est laid et tout croche, accepter le champ de bataille de mon corps et me trouver magnifique dans la confusion, les cheveux épars et l'œil rougit de larmes.

Avec respect et amour!
Marie-Laure

lundi 16 janvier 2017

Lèzaléas

Oui lèzaléas...

La fin de l'année 2016 s'annonçait époustouflante après mes deux années de quasi-retraite. J'allais débuter l'année 2017 avec un élan renouvelé.

Et j'ai eu un accident. Un chute de cheval (oui le magnifique cheval sur la photo) qui a paralysé mon bras droit durant des semaines. C'est la première journée aujourd'hui où je peux enfin m'asseoir et écrire. Je ne peux toujours pas écrire longuement au stylo, mais à l'ordi ça va.

Ainsi, tous les beaux projets de livres sont repoussés dans le temps. Je vise donc le mois de février pour la publication du Tome 2 de Lorsque le fond de la mer a tremblé.

J'ai hâte, je suis nerveuse. Et je me dis que c'est de ça que ma vie a l'air. Je dois composer avec les aléas de la vie, les circonstances, ce sur quoi je n'ai aucun contrôle. Et c'est parfait. Durant les dernières semaines, j'ai pris le temps d'écouter, de respirer et de me laisser inspirer. Il y a de nouvelles idées qui pointent dans mon deuxième cerveau et ça m'excite.

Je vous souhaite une excellente année 2017, lumineuse et incroyable AVEC ses surprises et ses aléas.

Avec respect!
ML

mercredi 3 août 2016

Ces intentions qui nous portent

J'ai déclaré au début de l'année 2016 que j'avais envie de voyager souvent. Quelques semaines plus tard, la déclaration est devenue : je veux faire un voyage une fois par mois.
Nous arrivons en août et c'est mission accomplie jusqu'à présent.

Je pars environ 3 à 5 jours maximum; pas plus longtemps, car j'ai encore quelques nausées (insécurités) à quitter la maison sur de trop longues périodes. Mais je remarque que les voyages se font plus longs depuis deux mois. 7 à 10 jours.

Je pars par plaisir ou pour affaires, mais surtout pour le plaisir de prendre l'avion, de rencontrer des gens, de partager, d'échanger.

J'oublie parfois que de créer une intention claire donne de la direction. Les opportunités se multiplient et il ne suffit que de choisir. J'ai créée aussi un travail qui me permet de choisir mon temps et où mettre mon énergie.

J'ai réalisé cette semaine que ça faisait longtemps que j'avais arrêté de rêver. Je me réveillais en sursaut le samedi matin pensant que j'étais en retard au bureau... Maintenant il n'y a plus de cadran et je me lève. Il y a des journées productives et d'autres non, mais j'ai le choix.

Et vous quelles sont vos intentions pour votre vie?

Avec respect!
ML


lundi 1 août 2016

L'acceptation de soi

J'ai entendu quelque part qu'il y a des étapes au deuil. Négation, abandon, colère, tristesse, acceptation, etc. etc. (Je ne me souviens plus de la séquence...)  Je ne crois pas avoir autant de nuances dans mon registre émotif. Seulement une masse compacte d'émotions que j'essaie de contrôler pour ne pas faire trop de dégâts.

J'ai donc pleuré pendant 2 ans et demi. Devant tout le monde pendant 6 mois et en cachette pour le reste. Parce que je me disais que les gens allait me trouver fatigante avec mon deuil qui n'en finit pas. En faisant ça, je me suis isolée et je n'ai pas laissé la possibilité à personne de juste être là et de me soutenir. Non pas parce que je suis forte... simplement parce que je ne sais pas comment faire ça. Il n'est pas facile de demander de l'aide. Surtout lorsqu'il n'y a plus d'énergie pour simplement formuler une phrase dans sa tête.

Il y a deux semaines, j'ai réussi à faire une phrase complète dans ma tête. Et une autre ensuite. Et enfin à me lever pour poser une action en lien avec cette idée. Après deux semaines, ça continue.

Est-ce que je suis rendue à l'étape de l'acceptation? Mes parents sont morts et voilà? Et en arrivant à l'acceptation, tout le reste se remet en place? Peut-être bien. 

Ainsi peut-être qu'il n'y a qu'une seule étape au deuil. Un lent processus d'acceptation... faisant émerger vagues après vagues d'émotions, incluant la peine, la colère, la haine de soi, le découragement, le dégoût, la peur et les étapes du deuil.

Mais la vie n'est-elle pas un grand deuil perpétuel? Une  montagne russe d'émotions qui nous amène vers la simplicité, la paix et l'ouverture du cœur. 

Je pleurerai surement encore. Parce que je suis touchée par la beauté et la grandeur des êtres qui m'entourent et ce qu'ils peuvent accomplir avant de mourir...

Avec respect!
ML





samedi 14 novembre 2015

La compassion est ma chanson

C'est le milieu de la nuit. Je n'ai qu'un envie. Sortir d'ici.
Marcher.
Respirer ma ville.
Faire le tour de la Terre.

Ce monde nous appartient. Nourrissons-le d'amour et de paix.

Et si en réponse à cette haine, à ces âmes effrayés se cachant derrière  les balles et les fusils, nous offrions amour et empathie?

Je n'ai aucune once de terreur à trembler. Aucune once de colère à perdre.

La compassion est ma chanson.

Je suis libre.

Avec respect!
ML